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Dépenses par élève, répartition du temps scolaire, rémunération des profs… Quatre choses à retenir du rapport de l'OCDE sur le système éducatif français

L'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) publie mardi son recueil de statistiques sur l'état de l'éducation dans 49 pays membres ou partenaires.
Article rédigé par Lucie Beaugé
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 5min
Journée de rentrée scolaire dans une école à Toulouse, le 4 septembre 2023. (ADRIEN NOWAK / HANS LUCAS / AFP)

Quels sont les bons et les mauvais points du système éducatif en France ? C'est ce que donne à voir l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) dans son rapport intitulé "Regards sur l'éducation", publié mardi 12 septembre. L'OCDE a passé au crible des dizaines d'indicateurs, qu'il s'agisse du montant des dépenses consacrées à l'éducation ou de l'organisation du temps scolaire. En comparaison avec 48 pays membres ou partenaires de l'organisation, la France présente un bilan mitigé. Franceinfo revient sur quatre conclusions de cette étude.

1 La France dépense plus que la moyenne pour ses élèves, mais délaisse l'élémentaire

En termes de dépenses, la France a investi, en 2020 (dernière année pour laquelle des données sont disponibles), davantage par élève ou étudiant que la moyenne des pays de l'OCDE. Ce coût équivaut à 28% du PIB par habitant, contre 27% pour la moyenne de l'OCDE. De l'élémentaire aux études supérieures, la France a dépensé 13 545 dollars (soit 11 881 euros, avec le taux de change 2020) par tête, contre 12 647 dollars (soit 11 093 euros) pour l'ensemble des pays de l'organisation.


"Cependant, la France présente toujours un écart manifeste dans la répartition des dépenses d'éducation par élève entre l'élémentaire et le secondaire (à l'avantage du secondaire)", pointe le rapport. En outre, ces dépenses sont inférieures de 9% à la moyenne de l'OCDE dans l'enseignement élémentaire.

2 Les "décrocheurs" scolaires se retrouvent en grande précarité plus tard

Au sein des pays de l'OCDE, un niveau de scolarité plus élevé tend à augmenter la probabilité d'accéder à un emploi après la période d'études. A l'inverse, "ceux qui décrochent à l'école se retrouvent en très grande précarité plus tard", note le rapport. En France, le taux d'emploi est de 52% pour les personnes sans diplôme du deuxième cycle du secondaire (équivalent du lycée en France), de 78% pour celles qui possèdent un diplôme du deuxième cycle du secondaire et de 88% pour les diplômées de l'enseignement supérieur.

3 Le nombre d'heures d'enseignement du français et des maths en élémentaire reste important

Dans l'enseignement élémentaire, la France consacre 59% du temps scolaire à la compréhension de l'écrit (lecture, expression écrite et littérature) et aux mathématiques, "soit la proportion la plus élevée de tous les pays de l'OCDE", souligne le bilan. Plus précisément, 38% du temps est consacré à la lecture, à l'écriture et à la littérature, et 21% aux mathématiques (contre respectivement 25% et 16% pour la moyenne des pays étudiés).

Paradoxalement, d'autres études sur le niveau scolaire traduisent un retard en maths des élèves français. Alors qu'elle fait passer du temps à ses élèves sur cette matière, la France est classée dernière au sein de l'UE pour les maths dans le classement des CM1, selon la dernière enquête internationale Timss, publiée en 2020. Elle est également avant-dernière pour les classes de quatrième. Une autre étude de l'OCDE, nommée Pisa (Programme international pour le suivi des acquis des élèves), est moins sévère à l'égard du niveau global des Français. En 2019, elle jugeait que les performances des élèves de 15 ans, en maths comme dans la compréhension de l'écrit, se situaient dans la moyenne mondiale.

4Les enseignants français sont moins bien payés que la moyenne, en particulier en milieu de carrière

"Selon les chiffres de la rentrée 2021/2022, le salaire statutaire des enseignants de l'élémentaire et du secondaire après dix ou quinze ans d'ancienneté est au moins 15% inférieur à la moyenne des pays de l'OCDE", évalue le rapport, alors que "la différence avec la moyenne de l'OCDE est inférieure à 6% en tout début de carrière en élémentaire [et que] les salaires sont au même niveau que la moyenne des pays de l'OCDE pour le premier cycle du secondaire". Cet état des lieux ne prend toutefois pas en compte les augmentations de rémunération de la rentrée 2023. Désormais, les professeurs titulaires (pas les stagiaires) touchent au moins 2 000 euros net.

>> INFOGRAPHIES. Ancienneté, salaire de base, prime... Consultez l'augmentation de la rémunération des enseignants à la rentrée 2023

Un rattrapage a cependant lieu dans la deuxième moitié de carrière, si bien que la progression salariale des enseignants en France depuis le début de carrière jusqu'au sommet de l'échelle des salaires se situe au niveau de la moyenne des pays de l'OCDE. Mais il faut davantage d'années en France pour atteindre le salaire maximum : 35 ans d'expérience contre 25 ans en moyenne dans les autres pays.

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