Après 40 ans d'existence, les écoles d'enseignement en breton de plus en plus prisées dans la région
Les écoles Diwan existent depuis 40 ans en Bretagne. Créées pour assurer un enseignement gratuit, laïc et privé en breton, elles accueillent 4 000 élèves dans une cinquantaine d’établissements. Les élèves sont plus nombreux chaque année.
Il y a 40 ans, le 23 mai 1977 à Lampaul-Ploudalmézeau (Finistère), la première école Diwan ouvrait ses portes. Une école gratuite, laïque et privée où l'enseignement se fait en breton. Au départ, on ne comptait qu'une seule classe avec cinq élèves mais aujourd'hui ils sont plus de 4 000, de la maternelle au lycée, répartis dans une cinquantaine d'établissements partout en Bretagne.
Des enfants parfaitement bilingues
À l’école Diwan de Vannes, par exemple, 112 élèves sont inscrits de la maternelle au CM2, bien loin des huit élèves à l’ouverture en 1993. Dans la classe de CM1-CM2, pas un mot n’est échangé en français, tous les enfants sont bilingues. "Ils pensent en breton", confirme Gaëtan, le professeur. Finalement, il n’y a que dans la cour de récréation que les élèves sont autorisés à parler en français. Jongler entre deux langues permet d’en apprendre d’autres facilement plus tard, pensent-ils. "Ma sœur connait plein de langues parce qu’elle a commencé avec le breton", affirme avec fierté une des élèves.
Pour le professeur, Gaëtan, être élève à Diwan permet surtout d’ouvrir l’esprit : "Par exemple, quand on étudie la Renaissance, bien entendu on va étudier Léonard de Vinci. Mais on va aussi travailler sur le château des ducs de Bretagne à Nantes ou l’évolution du château de Pontivy qui est passé d’un château féodal à un château de la Renaissance. Cela amène un regard sur les autres cultures totalement différent."
Une nouvelle école et un nouveau lycée à Vannes
Gwenaël, papa de trois élèves, raconte, comme beaucoup de parents, que dans sa famille le breton a sauté une génération. "Mes grands-parents parlaient breton et n’ont pas transmis la langue à mes parents. Il y avait une honte et un sentiment de déclassement social si on parlait breton, confie-t-il. L’idée, c’est de renverser la vapeur". Mais pour ce père de famille, il ne s’agit surtout pas de se renfermer. Il tient d’ailleurs à préciser avec amusement que les écoles Diwan ne sont pas pleines de nationalistes bretons.
Quand on demande à Gaëtan s’il comprend qu’en France on puisse s’étonner de voir des enfants parler une langue qui ne vit qu’en Bretagne, la réponse est directe. "Je suis toujours gêné, par rapport à ce genre de questions parce qu’on peut la poser pour un tas de choses. La musique classique, à la rigueur, ça ne sert à rien non plus. Mais c’est là, observe le professeur. C’est la richesse de la chose. Quand on commence à apprendre la langue on se rend compte qu’elle est partout autour de nous. Ici, c’est la zone industrielle du Prat, la zone industrielle du champ et, en effet, autour de nous il n’y a que des champs."
Preuve du succès de ce type d’enseignement, une nouvelle école et un nouveau lycée Diwan devraient ouvrir dans les années qui viennent à Vannes.
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