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Angers : l'affaire de bizutage à l'Ecole des arts et métiers examinée en commission disciplinaire

Le 11 octobre dernier, 16 étudiants de première année à l'Ecole nationale supérieure des arts et métiers (Ensam) d'Angers ont été tatoués par brûlures, lors d'un rituel d'intégration. La direction va tenter mercredi de comprendre ce qui s'est passé.

Article rédigé par Anne Lamotte - Edité par Alexandra du Boucheron
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2min
Des étudiants devant l'école de l'Ensam d'Angers le 18 décembre 2017. (JOSSELIN CLAIR / MAXPPP)

Le milieu étudiant d'Angers (Maine-et-Loire) est secoué par une affaire de bizutage. Une commission disciplinaire est convoquée, mercredi 10 janvier, à l'Ecole nationale supérieure des arts et métiers (Ensam) car la direction aimerait bien comprendre ce qui s'est passé le 11 octobre dernier lors d'une soirée d'intégration qui a mal tourné. Certains dénoncent l'omerta qui règne sur le campus. 

À l'Ensam, on ne parle pas de "bizutage" mais "d'usinage" ou de "PTV" pour période de transmission des valeurs. Cette PTV dure plusieurs heures par jour pendant plusieurs mois à chaque rentrée scolaire. C'est pendant l'une de ces soirées qu'une dizaine d'étudiants de l'Ensam ont brûlé des manches de cuillère pour tatouer à vif des numéros sur les bras de 16 jeunes de première année. 

>> Pour aller plus loin : lire l'enquête de franceinfo sur ces pratiques du bizutages à l'Ensam d'Angers

L'omerta après une affaire de bizutage à l'Ensam d'Angers : le reportage d'Anne Lamotte

"Ça s'appelle de la torture"

Ces brûlures sont, semble-t-il, superficielles : il n'y a pas eu d'hospitalisation, mais pour Marie-France Henry, la présidente du Comité national contre le bizutage, "ça s'appelle de la torture. En d'autres lieux, cela s'appellerait de la torture."

L'Ensam traîne déjà de lourds précédents, sauf que trop peu d'étudiants osent témoigner. Il n'y a eu aucune plainte à ce jour. Pour Marie-France Henry, cela s'explique par la crainte des jeunes bizuté d'être placardisés à l'avenir : "Si je parle, est-ce que je ne mets pas mon avenir en jeu ? Est-ce qu'à la sortie, je ne risque pas d'avoir des problèmes pour trouver du travail ? Donc, pour toutes ces raisons-là, le jeune va se taire", explique-t-elle, rappelant que cette pratique est interdite par la loi depuis 1998. 

Cette affaire de bizutage au tatouage intéresse aussi le ministère de l'Enseignement supérieur : il a saisi l'Inspection générale de l'administration de l'Education nationale et de la recherche (IGAENR) qui doit rendre les conclusions de son enquête fin janvier.

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