127.000 manifestants contre la réforme des lycées
Plus aucune région n’est épargnée par la vague de protestation des lycéens contre la réforme de Xavier Darcos. Le ministre de l’Education Nationale espérait calmer les foules lundi, en annonçant qu’il reportait la réforme d’un an puis en projetant de “repartir à zéro” sur ce projet mardi avant d’expliquer aujourd’hui qu’il allait “rouvrir la totalité du dossier” …Mais rien n’y fait.
Forts de ce premiers recul du gouvernement, les lycéens, soutenus par leurs professeurs et aujourd'hui par le PS souhaitent désormais l’annulation totale de cette réforme.
Au-delà de la réorganisation des cours, ce que les lycéens reprochent de plus en plus à cette réforme : c’est la suppression de postes.
"Nous ne voulons pas de réforme du lycée qui légitime les suppressions de postes", a lancé Antoine Evennou, président de l'UNL, première organisation lycéenne, à Paris. Une vision des choses partagée également par la FIDL, la deuxième organisation lycéenne, et qui se propage dans les rangs de l’université.
Dans ce contexte les lycéens ont choisi de maintenir leur manifestations partout en France avec des slogans et banderoles tels que "Darcos, maintenant ou dans douze mois, ta réforme on n'en veut pas" (Lyon), "Darcos démission pour sauver l'éducation" (Rennes), "Notre éducation n'est pas au service du fric !" (Paris), ou bien encore : "Au clair de la Lune, mon ami Darcos / Prête-moi ta thune, pour payer mes profs".
Les manifestations, pour la plupart calmes, ont été émaillées de quelques heurts dans certaines villes.
- A Lyon, des échauffourées ont eu lieux en fin de cortège entre environ 150 manifestants et la police. Une voiture a été incendiée, une autre a été retournée, quelques poubelles ont été brulées, des abribus ont été cassés et cinq policiers ont été blessés notamment par des jets de pierres ou des canettes. 38 personnes ont été interpellées.
- A Dijon, environ 200 lycéens ont bloqué les voies SNCF de la gare pendant 20 minutes cet après midi. Dans la matinée, une dizaine de jeunes avaient caillassé un bus et renversé une voiture en stationnement. Ils ont été interpellés par la police.
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A Grenoble aussi, les perturbateurs se sont introduis parmi les manifestants.
Les partis de gauche ont apporté leur soutien aux lycéens. Benoît Hamon, porte-parole du PS, a estimé que le gouvernement avait "allumé un incendie qu'il ne parvient pas à atteindre", alors que François Fillon a accusé le PS de vouloir "créer des tensions" en appelant ses militants à manifester auprès des lycéens.
Les lycéens bien décidé à avoir gain de cause ne veulent pas que leur mouvement s’essouffle avec les vacances de Noel. Certains préparent déjà les manifestations de la rentrée.
Un collectif réunissant les principales fédérations de l'Education, les organisations lycéennes et des parents d'élèves, ont appelé à une journée de manifestations le samedi 17 janvier.
Jamila Zeghoudi avec agences
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