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Vidéo Pionnière : le jour où la marathonienne Kathrine Switzer a ouvert aux femmes une nouvelle voie sportive

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VIDEO. Pionnière : le jour où la marathonienne Kathrine Switzer a ouvert aux femmes une nouvelle voie sportive
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Article rédigé par France 2
France Télévisions

L'athlète a réussi à s'inscrire au marathon de Boston en 1967 en ne mentionnant que l'initiale de son prénom. A cette époque, les femmes n'avaient pas le droit de participer à des compétitions officielles. Ce jour-là, elle a ouvert la porte à toutes celles qui avaient envies de courir… Extrait du magazine "20h30 le samedi" diffusé le 26 octobre 2019, juste après le journal de France 2.

L'Américaine Kathrine Switzer est étudiante en 1967 quand elle demande à son entraîneur de l'inscrire au marathon de Boston qui se court sans femme. Elle ne le fait pas par militantisme féministe, mais juste parce qu'elle aime la course à pied : "Le matin de la course, j'ai mis des boucles d'oreilles, explique-t-elle au magazine "20h30 le samedi" (Twitter). Je me suis maquillée et j'ai mis du rouge à lèvres comme toujours. La météo était horrible avec du vent et il pleuvait de la neige fondue… Comme il faisait très froid, j'ai mis un gros sweat-shirt gris et du coup, je ressemblais à tous les hommes", précise la sportive, aujourd'hui âgée de 72 ans et toujours active.

"De loin, je me noyais dans la masse. Tout le monde courait partout. C'était complètement désorganisé. Et nous voilà partis… Les premiers kilomètres sont vraiment sympas. On rigole, les gens passent à côté de nous en nous motivant, mais après trois kilomètres environ, le bus de presse arrive derrière nous... Les journalistes me voient avec mes cheveux et mes amis. Ils deviennent super excités parce qu'il y a une femme qui court le marathon avec un dossard [numéro 261]", raconte-t-elle. Première femme à courir officiellement un marathon, elle avait réussi à s'inscrire en ne mettant que l'initiale de son prénom, comme beaucoup d'hommes le faisaient.

"Il faut que je termine cette course, sinon on va dire que les femmes ne peuvent pas le faire"

"Il y a un autre bus derrière avec des membres de l'organisation, continue-t-elle. Le directeur de la course saute du bus et j'entends le bruit des semelles en cuir." Un photographe saute également sur la chaussée et immortalise la scène suivante : "Je me retourne au moment où il m'attrape. Il a le visage le plus féroce que j'ai jamais vu et me crie 'Dégage de ma course !' Mon coach intervient mais il le gifle et m'attrape par le sweat. J'essaie de m'enfuir et il tire sur mon dossard. Mon petit ami lui donne un grand coup pour le dégager. Après l'attaque, je comprends qu'il faut que je termine cette course, sinon on va dire que les femmes ne peuvent pas le faire."

Kathrine Switzer termine le marathon en quatre heures et vingt minutes mais elle est radiée par la fédération américaine d'athlétisme. Trop tard ! L'athlète est devenue un symbole qui ne va plus s'arrêter de courir… et pas toute seule : "J'ai gagné le marathon de New York et mené le combat pour que les femmes soient officiellement acceptées dans les marathons. J'ai aussi ouvert les portes des jeux Olympiques en organisant une série de courses partout dans le monde… pour donner aux femmes la chance de pouvoir courir."

Extrait du magazine "20h30 le samedi" (replay) diffusé le 26 octobre 2019, juste après le journal de France 2.

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