Cet article date de plus d'un an.

Reportage Congé menstruel : "Je ressens la confiance de mon manager", confie une salariée d'une des dix entreprises françaises à le proposer

Les Espagnols ont créé un préalable jeudi 16 février en Europe en adoptant définitivement une loi mettant en place le "congé menstruel" pour les femmes souffrant de règles douloureuses. En France, aucun projet de loi n’est en cours mais de rares entreprises en tiennent compte.
Article rédigé par Valentin Dunate
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2min
En France, pas de loi sur le "congé menstruel" mais une dizaine d'entreprises l'ont mis en place. (KETTY BEYONDAS / MAXPPP)

Une dizaine d’entreprises proposent en France un "congé menstruel". Pour l’heure en Europe, seule l’Espagne a légiféré sur le sujet en adoptant jeudi 16 février une loi pour le créer en cas de règles douloureuses. L'arrêt maladie sera accordé par un médecin qui en fixera la durée et il sera financé par la Sécurité sociale. 

>> Le congé menstruel existe déjà en Inde et au japon

Dans les rares entreprises françaises qui le proposent, les femmes peuvent poser un ou deux jours de congés, tout en étant payé et sans devoir fournir de certificat médical. C'est le cas chez Critizr, qui emploie une centaine de salariés.

"Ce n’est pas une problématique de femme mais de la douleur."

Xavier Molinié, directeur des ressources humaines de Critizr

à franceinfo

"Je pense que la responsabilité d’une entreprise c’est de ne pas exiger de quelqu’un qui souffre de venir travailler, qu’il soit homme ou femme, estime Xavier Molinié, le directeur des ressources humaines de Critizr. Un homme qui a un cancer de la prostate et qu’on soigne pour ça, on ne lui reproche pas d’être un homme".

>> Selon un sondage de l'Ifop, l'idée d'un congé menstruel est plébiscitée par les Françaises.

Depuis que le dispositif a été mis en place, seules six femmes sur 40 en ont bénéficié et ce, de manière ponctuelle. Sonia, 33 ans, a pris ce congé à deux reprises depuis un an, en raison de très fortes douleurs. "Ici, je me sens beaucoup plus valorisée dans l’entreprise. Je ressens la confiance de mon équipe, de mon manager, témoigne-t-elle. J’ai de la liberté, une flexibilité parce qu’ils savent que le travail va être fait. C’est juste un jour en fait".

Cette entreprise, qui voudrait bien en inspirer d'autres, propose également cinq jours de congés pour fausse couche à l’ensemble de ses salariées ainsi qu'à leur conjoint.

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.