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La femme du jour. Karine Branger, artiste multitâche

Chaque jour, Nathalie Bourrus raconte une femme. Un portrait, mais surtout une rencontre. Aujourd'hui, Karine Branger, artiste plasticienne et DRH.

Article rédigé par Nathalie Bourrus, franceinfo
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Karine Branger. (SYLVAIN VESCO)

Nom : Branger. Prénom : Karine. Âge : 50 ans. Métier : DRH et artiste plasticienne. Pourquoi elle ? Parce qu’elle expose à la mairie du 14e arrondissement de Paris, et que le vernissage a eu lieu mardi 28 novembre.

La femme du jour : Karine Branger

Donc, vous êtes DRH et vous êtes une artiste ?

[Ça, c’est moi, un rien dubitative. Je me dis : cette femme est soit une wonder woman, soit une mytho qui dessine dans sa cuisine. Et je ne crois pas si bien dire, car tout a démarré, dans sa cuisine.]

Le jour où j’ai acheté des gommettes, je les ai déposées dans ma cuisine, et je les ai laissées là, pendant une semaine.

Des gommettes ? Vous voulez dire ces trucs pour enfants qui collent de partout et qu’ILS collent de partout ?

Oui, des gommettes. En fait, je venais de vivre un divorce. Quelques temps après, j’étais dans ma voiture et je passe devant l’œuvre d’un artiste qui fait du street art. Et là, je bloque. Je fonce dans un magasin, et j’achète des gommettes, parce que, lui, il utilise des petits carrés.

[Karine Branger achète donc, pour 150 euros, de gommettes. Des ronds, des carrés, des fleurs. Tout, elle prend tout. Elle les dépose dans sa cuisine. Un jour, elle retape son étagère Ikea, avec les gommettes.]

Mon fils me dit que c’est génial. Je le remercie, et lui réponds que moi aussi, je l’aime. Puis, je pars, par hasard, à Honfleur, chez des amis.

[Karine entre alors, dans une galerie. Le galeriste lui demande de lui montrer des photos de ce qu’elle fait. De ses gommettes quoi.]

De retour à Paris, je lui ai envoyé mes six travaux. Et j’ai attendu. Je crois qu’il faut laisser venir les choses. Le galeriste m’a répondu. Il a tout pris.

[Cette DRH, qui gère 300 personnes, s’est retrouvée scrutée par des centaines de touristes et de professionnels. Elle n’a rien vendu. Elle a laissé les choses en suspens, trop prise par son travail. "Laisser venir", comme elle le prône.]

En mars dernier, la fille d’une amie a été très violemment agressée par plusieurs hommes. Ce récit m’a bouleversée. Une semaine après, j’ai reçu un appel à candidature pour une résidence d’artiste dans ma ville.

[Karine a été prise. Elle a alors fabriqué 17 mannequins, représentant 17 personnes mortes sous les coups de leur conjoint.]


[Un mot pour la définir ? Belle. Karine est belle, et surtout elle a une belle âme. Il faut l’aider à exposer les 182 mannequins qu’elle est en train de terminer.]

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Nathalie Bourrus, grand reporter depuis 20 ans à franceinfo, raconte avec sa plume aiguisée et sa voix chaude les tops et les flops, les rires et les larmes d’une femme. Un portrait, mais surtout une rencontre, du lundi au vendredi à 16h56 et 21h51.  

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