La femme du jour. Cynthia Fleury, philosophe médiatique

Nom : Fleury. Prénom : Cynthia. Âge : 44 ans. Métier : philosophe, psychanalyste, professeur. Pourquoi elle ? Parce qu'elle participe à Médias en Seine, le nouveau festival de France Info et des Echos, qui a eu lieu jeudi 22 novembre.

Nathalie Bourrus : Je vous ai découvert à la télé. Vous êtes très médiatique, ce n’est pas si courant quand on a un bagage comme le vôtre.

Ah bon ? Peut-être. Mais vous savez, je ne fais plus du tout de télé, je n’y suis pas allée depuis un an.

[J’en suis toute étonnée. Car Cynthia Fleury fait un peu partie de mon Paf a moi, celui auquel j’accroche, et elle c’est chez Taddei que je la voyais, sur France3.]

Alors, pourquoi avoir arrêté ?

Disons que la télévision est énergivore, ça vous prend beaucoup plus qu’il n’y parait. Mais à l’université aussi, on passe à la télé. Presque tous les cours magistraux sont filmés maintenant.

[En tout cas, elle, elle l’est, filmée. Car magistrale, est un terme qui correspond assez bien a Cynthia Fleury. Son CV est un bouquin à lui tout seul. J’ai dit prof, psy, philosophe, ok. Mais il y a aussi membre du comité consultatif national d’éthique, directrice de la chaire de philosophie a l’hôpital saint Anne, membre de la cellule d’urgence medico-psy du Samu etc. etc. etc.]

[J’évoque avec elle ce parcours de combattante. Elle en renverse son café. Je cours chercher un sopalin.]

C’est pas grave, aucun problème. On a le temps.

[Cynthia Fleury n’aime pas les conflits.]

Vous ne pensez pas que les femmes, doivent casser des murs, pour briser la domination masculine, dans certains métiers ?

Si, mais moi je ne peux pas dire casser. Je ne suis pas ainsi, je n’y arrive pas. Mais sinon, si, les grands corps, ceux qui ont amené les grands changements, sont dominés par les hommes depuis des siècles. Mais je suis également une femme responsable ce qu’elle fait et de ce qu’elle est.

[Calme, maîtresse d’elle-même et de ses propos… Cynthia Fleury, dresse des tableaux désespérants, sans ciller. Tout comme elle renverse un café, sans se dissiper.] 

[Un mot pour la définir ? Impressionnante. En ce moment je n’écris pas suffisamment de feuillets, je m’en veux terriblement. Quand je pense à mon livre, stagnant, que je dois rendre depuis des mois à Flammarion… j’en ai soudain des sueurs froides. Cynthia Fleury, aura réussi, au moins une chose, aujourd’hui : me donner envie de le terminer.]

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Nathalie Bourrus, grand reporter depuis 20 ans à franceinfo, raconte avec sa plume aiguisée et sa voix chaude les tops et les flops, les rires et les larmes d’une femme. Un portrait, mais surtout une rencontre, du lundi au vendredi à 16h56 et 21h51.