"Journée de la jupe" dans les lycées : "Ce n'est pas le carnaval, mais l'occasion de parler du sexisme"
Pour Benoît Deverly, secrétaire générale de la FIDL, la relance de la journée de la jupe est l'occasion de "sensibiliser les élèves qui ne se rendent pas forcement compte des inégalités qui existent dans la société".
Filles et garçons sont invités à porter une jupe pour dire "non" au sexisme vendredi 19 mai. A l'origine de cette "journée de la jupe", quatre syndicats lycéens. La première opération de ce type avait été organisée il y a trois ans à Nantes. Elle avait été à l'origine d'une polémique entre des élèves et la Manif pour tous. Les organisations syndicales tentent aujourd'hui de la relancer.
Pour Benoît Deverly, secrétaire générale de la FIDL, l'idée est double. Interrogé sur franceinfo, il affirme que "les organisateurs souhaitent briser un symbole associé à la femme mais également provoquer des débats dans les lycées".
franceinfo : Comment se traduit le sexisme dans les établissements ?
Benoit Deverly : Il se ressent généralement au moment de l'orientation dans les différentes sections. Les conseils d'orientation auront plutôt tendance à orienter les garçons vers les filières scientifiques et les filles vers les classes littéraires. Les filles sont rarement envoyées en filières professionnelles et quasiment jamais en filières agricoles. Par ailleurs, tous les groupes de jeunes ont au moins une amie qui a eu du mal à se procurer une pilule du lendemain, parce que les pharmaciens ne sont pas forcément conscients de ce qu'ils font quand il la refuse.
Est-ce que les mentalités évoluent ?
On reproduit moins qu'avant les schémas de nos parents, même s'ils existent encore. La majorité des jeunes en France ne sont plus ou pas sexistes. Malgré tout, on reste toujours dans des clichés qu'il faut briser. Dans certains établissements, à partir du moment où une fille porte une jupe, ça peut être un problème avec l'établissement, comme à Valence. Mais ça peut aussi être un problème avec d'autres élèves. Certains la considèrent comme une pute. Il y a une pression sociétale. Même si c'est mieux qu'il y a 20 ou 30 ans, les filles qui portent des jupes font toujours l'objet de commentaires.
Pour cette journée vous avez le soutien des chefs d'établissements ?
Dans la plupart des cas il n'y a pas de problème. A Nantes un chef d'établissement a voulu empêcher la journée de la jupe et a tenté de faire pression sur des élèves. Mais certaines académies, comme Dijon, soutiennent l'opération. Globalement, il y a un soutien de l'administration et des autorités lycéennes, car ils voient l'effet bénéfique de l'opération.
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