Harcèlement de rue : le quotidien des femmes doit changer
Le harcèlement de rue fait toujours plus parler de lui ces derniers temps. On peut douter que le phénomène ne prenne de l’ampleur qu’aujourd’hui, mais on ne peut plus se cacher.
Dans son documentaire "Femmes de la rue", qu’elle a publié sur Internet en 2012, Sophie Peeters filme en caméra cachée le dialogue suivant : "Un verre ensemble ou quoi?", demande un homme marchant côte à côte avec une jeune femme. "Chez moi bien sûr, pas dans un café. L’hôtel, le lit, tu connais, direct."
Les chiffres en France montrent que 100% des utilisatrices de transport en commun auraient été victimes de harcèlement ou d’agressions sexuelles. Le rapport en question a été réalisé en avril 2015 par le Haut Conseil à l'Égalité entre les femmes et les hommes (HCEfh), définissant le harcèlement comme "des manifestations du sexisme qui affectent le droit à la sécurité et limite l'occupation de l'espace public par les femmes et leurs déplacements en son sein".
Pourquoi ça bloque ?
L'actuelle secrétaire d’État chargée de l'Égalité entre les femmes et les hommes, Marlène Schiappa, veut faire passer une loi pour pénaliser les harcèlements de rue. Son but est de "caractériser justement le harcèlement de rue et pouvoir aller vers des amendes qui seront mises en flagrant délit quand des hommes harcèleront, dans la rue, des femmes".
La vice présidente de l’association "Lille sans relous" est quant à elle sceptique : "On pense que ce n’est pas nécessairement la meilleure solution de remettre la charge sur les forces de l’ordre."
Avoir un policier à chaque coin de rue pour surveiller les harcèlements ne semble pas réaliste pour la jeune femme, qui considère qu’ "il y a un risque de délit de faciès qui est évident".
Pauline Delage, sociologue, considère qu’il faut plutôt "proposer de légiférer sur l’espace public en général". À commencer, selon l’intéressée, par l’Assemblée Nationale.
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