Égalité femmes-hommes dans l'entreprise : "Les quotas, ça fonctionne", martèle la présidente de la Délégation aux droits des femmes au Sénat
La sénatrice Annick Billon est revenue sur l'adoption d'une proposition de loi qui prévoit nottamment pour 2027 une proportion d'au moins 30% de femmes parmi les cadres dirigeants dans les entreprises de plus de 1 000 salariés.
"Les quotas, ça fonctionne" pour réduire les inégalités entre les femmes et les hommes dans le monde de l'entreprise, a martelé Annick Billon, présidente de la Délégation aux droits des femmes au Sénat, sur franceinfo mercredi 3 novembre. Selon le calcul du collectif Les Glorieuses, les femmes vont commencer à "travailler gratuitement" mercredi à 9h22, du fait des inégalités salariales, et cela durera jusqu'à la fin de l'année.
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La sénatrice de Vendée est revenue sur l'adoption par la chambre haute, mercredi 27 octobre, d'une proposition de loi qui prévoit une proportion d'au moins 30% de femmes parmi les cadres dirigeants et les membres des instances dirigeantes d'entreprises d'au moins 1 000 salariés, en 2027, et 40% en 2030.
franceinfo : Quel est l'esprit de cette proposition de loi ?
Annick Billon : La proposition de loi que nous avons votée la semaine dernière, qui est toujours en navette entre le Sénat et l'Assemblée nationale, propose de franchir un pas nouveau. Elle vise à accélérer l'égalité salariale, économique et professionnelle mais évidemment, on parle ici de cadres dirigeants, d'instances dirigeantes. On ne parle pas des plus bas salaires. On pourra avancer sur ces sujets des inégalités salariales, en proposant probablement de revenir avec des nouveaux quotas.
Instaurer des quotas, n'est-ce pas un aveu d'échec ?
Les quotas, ça fonctionne. Prenons l'exemple de la loi Copé-Zimmermann [qui impose des quotas de femmes dans les conseils d’administration et de surveillance], qui a dix ans. Grâce à elle, on est passés de 20% de femmes dans les conseils d'administration et les conseils de surveillance des entreprises, en 2014, à près de 47%. Au niveau mondial, la France est ainsi première en la matière. Donc oui, ça fonctionne, mais ça ne fait pas tout. Il faut aussi des changements de mentalité profonds dans la manière d'appréhender la place des femmes dans la société.
Pensez-vous à d'autres pistes pour lutter contre les inégalités entre les femmes et les hommes dans le monde de l'entreprise ?
Je pense qu'à terme, il va falloir trouver d'autres critères dans l'index de l'égalité professionnelle pour pouvoir avancer [si les résultats d'une entreprise sont mauvais, elle s'expose à une pénalité financière]. Regarder, par exemple, quelle est la répartition des sexes dans les 10% des plus basses rémunérations d'une entreprise. Il y a aussi la question du congé paternité. Le collectif Les Glorieuses, notamment, propose de l'allonger encore pour le calquer sur le congé maternité des femmes.
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