Salles de consommation de crack : "En réalité, on n’a pas d’autres solutions", affirme Anne Souyris, adjointe à la mairie de Paris
Anne Sourys, adjointe à la mairie de Paris en charge de la santé publique, estime que ces salles de consommation de drogue à moindre risque sont en nombre "totalement insuffisant".
"En réalité, on n’a pas d’autres solutions", a estimé sur franceinfo Anne Souyris, adjointe à la mairie de Paris en charge de la santé publique et des relations avec l’AP-HP, alors que plusieurs collectifs de riverains ont manifesté samedi 2 octobre, Place Stalingrad, dans un quartier où la consommation de crack perturbe le quotidien depuis plusieurs années. Les quelques 200 manifestants se sont mobilisés contre la consommation de crack et contre les salles de consommation.
"On a fait un plan crack qui a résolu un certain nombre de problèmes d'hébergement, mais qui n'a pas résolu le problème de l'espace public", affirme Anne Souyris. "Quand les riverains ne veulent pas de salles de consommation, je pense aussi qu'il y a aussi beaucoup de malentendus. Parce que la réalité, c'est que quand les Suisses l'ont fait il y a 30 ans, ça a résolu le problème de de l'espace public et de la sécurité publique."
"Quand un grand consommateur ne ne veut pas être hébergé parce qu’il ne veut pas être loin de là où il achète son produit, la seule manière de commencer à le faire venir dans un processus de soins, c'est de l'accompagner dans cette consommation de manière supervisée et médicalisée."
Anne Souyris, adjointe à la Mairie de Parisà franceinfo
Selon elle, les salles de consommation sont une bonne chose "pour les consommateurs car ils débutent un processus de soins. Et c'est bien pour les riverains, parce que la consommation n'a plus lieu dans la rue. En réalité on n’a pas d’autres solutions." L’adjointe à la mairie de Paris a rappelé que "ce qu’on veut faire ce ne sont pas des salles à proprement parler de consommation, mais ce sont des espaces intégrés, avec un hébergement, une salle de repos et un espace dédié à la consommation, qui est supervisé. C’est ce qui a été fait à Strasbourg et ça marche bien."
"Près 150 consommateurs dans la rue actuellement"
Anne Souyris estime que ces salles de consommation de drogue à moindre risque sont en nombre "totalement insuffisant" : "Pour l’instant, on n’en a que deux en France [une à Paris et l’autre à Strasbourg]. À Berlin, il y en a 20 ! On est tout à fait en dessous de ce qu'il faudrait. Là on a 400 personnes qui passent à la SCMR du 10e arrondissement, alors qu’il faudrait avoir des salles un petit peu partout sur le territoire concerné, pour qu’aucune personne ne reste dehors."
"Il faudrait aussi qu'on ait des moyens beaucoup plus importants de la part du ministère de la Santé qui nous permettent de faire du 24 heures sur 24. Quand vous n'ouvrez que huit heures par jour, la personne qui arrive et qui se retrouve à la porte fermée, elle va consommer dehors", plaide l’adjointe parisienne.
"On ne peut pas dire qu’il y a de plus en plus de consommateurs de crack à Paris, conclut Anne Souyris. Il y a peu près 150 consommateurs dans la rue actuellement, il y a eu des moments où ils étaient 500 ou 700. Je pense que toute la stratégie qu'on a eue avec le plan crack depuis 2019 a permis de détendre un tout petit peu l'atmosphère. Mais c'est toujours trop."
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