Saint-Ouen : les habitants d'une cité s'opposent à un mur anti-dealers
A Saint-Ouen, au nord de Paris, des habitants d'une cité s'opposent depuis un mois à la construction d'un mur destiné à limiter le trafic de stupéfiants, mais qui condamnerait aussi l'une des entrées de la résidence.
Depuis un mois, à Saint-Ouen, en Seine-Saint-Denis, des habitants de la cité Bauer-Michelet s'opposent à la construction d'un mur destiné à gêner le trafic de stupéfiants. Le mur anti-dealers empêcherait du même coup l'accès à l'une des trois entrées de la cité. Selon France Bleu Paris, les habitants dénoncent un manque de concertation.
Des habitudes quotidiennes contrariées
Le 5 décembre dernier, Naïma, une habitante de la cité, est prévenue par un voisin et décide d’agir. Elle montre une vidéo où on l'aperçoit "casser" le mur. On y voit aussi plusieurs ouvriers cimenter des parpaings, afin de bloquer une des sorties de la cité de quatre immeubles et 160 logements. Selon Naïma, les résidents n’ont jamais reçu d’explication sur ce projet, rue Bauer . Elle continue donc à faire tomber les parpaings un par un. Depuis, une porte métallique a été installée. Pour le moment, elle reste ouverte, mais de toute façon, il n'est pas question pour les habitants de sortir de l'autre côté, avenue Michelet. Les habitants expliquent que l'accès est plus pratique pour "prendre le bus, emmener les enfants à l'école et faire les courses".
La cité ne veut pas pâtir une fois de plus du trafic
Si l'office HLM et la mairie veulent murer cette sortie, c'est pour déranger le trafic de stupéfiants côté Michelet, créer une souricière et empêcher les dealers de fuir. L'argument n'est pas recevable pour Naïma, qui a fait signer une pétition contre ce mur. "On subit déjà des nuisances sonores et des nuisances avec les déchets. Ce n'est pas à nous non plus, de faire les éducateurs spécialisés" explique Naïma.
La ville et la société d'économie mixte qui a récemment remplacé l'office HLM ont suspendu le projet. A présent, elles consultent les habitants en leur proposant une enquête, jusqu'au 24 février. Beaucoup estiment que le bailleur ferait mieux d'investir pour rénover les immeubles ou l'éclairage extérieur. Le maire de Saint-Ouen, William Delannoy, va-t-il maintenir le projet ? L'élu UDI n'a pas souhaité répondre aux sollicitations de France Bleu Paris, mais il indique à l'Agence France Presse que si les habitants se prononcent contre le projet, il "passera à autre chose".
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