"DZ Mafia" à Marseille : une trentaine d'interpellations dans le cadre d'une enquête sur le racket d'établissements de nuit
Une trentaine de personnes, soupçonnées d'appartenir à la DZ Mafia et d’être impliquées dans des opérations d’extorsion contre des établissements de nuit à Marseille, ont été interpellées par la police judiciaire marseillaise en début de semaine, a appris franceinfo de source proche du dossier jeudi soir.
Lundi, 28 personnes ont été arrêtées par la Brigade de répression du banditisme de Marseille (BRB), appuyée par la Brigade de recherche et d'intervention (BRI) et l'Unité d'investigation nationale(UIN). Tous ces suspects sont âgés d’une trentaine d’années. Certains ont été extraits de cellule pour être placés en garde à vue et être entendus par la BRB. L'enquête a été ouverte en juin pour "tentative d'homicide en bande organisée", "extorsion en bande organisée", "dégradation ou détérioration par moyen dangereux en bande organisée", et "direction ou organisation dirigée d'un groupement" ayant pour objet le trafic de stupéfiants.
Depuis plusieurs mois, les enquêteurs de la BRB en sont convaincus : l'un des suspects déjà incarcéré est l'un des leaders de l'organisation criminelle "DZ Mafia", principalement connue pour ses activités dans le trafic de drogue et les règlements de comptes à Marseille. "On a frappé fort", s'est confié un des enquêteurs à franceinfo, "c'est un gros coup porté à la DZ Mafia".
Une surveillance de plusieurs mois
Depuis plusieurs mois, les enquêteurs surveillaient une équipe qui cherchait à mettre la main sur plusieurs discothèques et bars de nuit marseillais. Avec des coups de pression sur le propriétaire d'une dizaine d'établissements. L'un d'entre eux a, par exemple, subi des rafales d'armes automatiques sans qu'il n'y ait de victime. Une vingtaine de ces suspects doivent être présentés à un juge d’instruction.
C'est, à ce stade, le premier dossier judiciaire, hors trafic de stupéfiants et assassinat, où la DZ Mafia est impliquée. Une entreprise pilotée depuis la prison, les enquêteurs en sont persuadés. "On analyse cela comme une possible diversification de l’activité de l’organisation criminelle, qui ne fait plus seulement du stup mais d’autres domaines où il y a de l’argent", explique l'un d'entre eux à franceinfo. La méthode est décrite par un connaisseur : faire placer ses hommes pour assurer la sécurité de l’établissement, ou encore demander une "dîme" aux propriétaires.
Lors des perquisitions, les policiers de la Division de la criminalité organisée et spécialisée (ex-PJ) ont saisi des armes, dont un fusil d’assaut, ainsi que plusieurs dizaines de milliers d’euros.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.