Le cannabis représente à lui seul la moitié du marché de la drogue en France
Ce marché représentait 2,3 milliards d'euros en France en 2010, selon une étude de l'Institut national des hautes études de la sécurité et de la justice.
Un marché juteux. Le trafic de stupéfiants a généré 2,3 milliards d'euros en 2010, selon une estimation réalisée par l'Institut national des hautes études de la sécurité et de la justice (Inhesj). Le marché des drogues représentait ainsi 0,117% du PIB français en 2010, précise l'étude, révélée mardi 2 novembre par le Figaro (article payant). L'Inhesj s'est basé sur le prix de vente dans la rue des stupéfiants et sur les chiffres de la consommation de drogues en France pour réaliser cette estimation.
Francetv info revient sur les principales conclusions de cette étude.
Le cannabis représente la moitié du marché des drogues
Plus d'un milliard d'euros de chiffre d'affaires. C'est ce que représentait le marché du cannabis en France en 2010, selon l'étude de l'Inhesj. A elle seule, la marijuana génère 48% du marché des drogues avec une valeur moyenne de 1,12 milliard d'euros en 2010.
Le chiffre d'affaires du cannabis a augmenté de 33% depuis 2005, où il était évalué à 832 millions d'euros, précise l'Injhesj. Une hausse due à l'augmentation du prix du cannabis, qui a grimpé de 25% entre 2005 et 2010. Le volume moyen de transaction, évalué à 154 tonnes en 2005, est en revanche stable.
Le marché de la cocaïne explose
La cocaïne représentait le deuxième plus gros chiffre d'affaires du marché des drogues en 2010, avec 902,3 millions d'euros pour 15 tonnes consommées. Le marché de la poudre blanche a ainsi "significativement évolué entre 2005 et 2010", selon l'Inhesj. En 2005, cette drogue avait rapporté 488 millions d'euros pour 8,3 tonnes consommées. La consommation et le chiffre d'affaires de la cocaïne ont ainsi doublé en cinq ans.
La raison de cette augmentation se trouve dans la démocratisation de la cocaïne, selon les experts. La hausse de la demande a fait chuter le prix de vente dans la rue, passé de 150 euros le gramme en 1990 à 60 euros ou moins en 2010, en fonction du lieu de vente et de la qualité.
L'héroïne et les drogues de synthèse moins consommées
Les drogues de synthèse et l'héroïne représentent des parts moindres du chiffre d'affaires des stupéfiants. L'héroïne, qui connaît un "retour" selon l'Inhesj, a rapporté entre 204 et 329 millions d'euros en 2010, pour une consommation entre 5,1 et 8,2 tonnes.
La vente d'ecstasy-MDMA rapporterait entre 13,2 et 71,6 millions d'euros, soit 3,96 à 19 millions de comprimés consommés en 2010. Un chiffre d'affaires supérieur à celui des amphétamines, évalué entre 3,7 et 42 millions d'euros (pour 234 kilos à 1,4 tonne de stupéfiants consommés). L'ensemble du marché de l'ecstasy et des amphétamines est estimé à une moyenne de 55,2 millions d'euros en 2010.
C'est la première fois que la consommation de ces deux stupéfiants fait l'objet d'une étude. Les autres drogues de synthèse, en constante évolution et dont la consommation est difficile à évaluer, n'ont pas été prises en compte dans l'étude de l'Inhesj.
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