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Crack à Stalingrad : les toxicomanes évacués des jardins d'Eole "rôdent toujours", s'inquiètent les riverains

Depuis mercredi 30 juin, les jardins d'Eole, dans ce quartier du nord de Paris, sont inaccessibles aux consommateurs de crack. Mais ils continuent d'errer et de se droguer autour du parc, au grand dam des familles du quartier.

Article rédigé par Alain Gastal, franceinfo
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2min
Depuis la mi-mai 2021, les consommateurs de crack, chassés des rues du quartier Stalingrad, à Paris, se regroupaient dans les jardins d'Eole, comme ici, le 29 mai.  (ALEXIS SCIARD / MAXPPP)

Le quartier Stalingrad, à Paris, n'est pas débarrassé des toxicomanes. Depuis mi-mai, les consommateurs de crack étaient regroupés chaque soir dans les jardins d'Eole, un parc public du quartier, afin de soulager les habitants. Cette  "scène ouverte" de consommation ouverte en urgence n'était que provisoire : depuis jeudi 30 juin, le parc leur est interdit pour laisser les familles y déambuler avec les enfants. Mais l'opération d'évacuation n'a pas repoussé les toxicomanes bien loin. Ils errent toujours aux abords du jardin d'Eole. 

Ce jeudi, une demi-douzaine d'agents de sécurité filtrent l'unique entrée du parc laissée ouverte, tandis que d'autres patrouillent dans les allées. Mais juste à côté d'Harvey, qui joue avec son fils près des balançoires, un homme penché sur un buisson inhale sa dose de crack. "Il y a quand même des toxicomanes, comme vous pouvez le constater, en train de prendre du crack devant mon fils de cinq ans, glisse-t-il, un brin en colère. Au niveau de l'autre entrée, ils essaient de l'escalader pour accéder aux jardins. Je ne sais pas comment cela va se passer."

Retour à la case départ

La plupart des toxicomanes ont quitté le parc pour se retrouver dans les rues adjacentes, ou à l'entrée nord des jardins, comme avant la mi-mai, quand les habitants, excédés, ont multiplié les concerts de casseroles pour faire fuir les consommateurs de crack et pousser les pouvoirs publics à agir. L'ambiance du quartier n'a pas vraiment changé. "Il y a toujours des toxicomanes qui rôdent, décrit Cyril, un autre jeune papa. On vient ici parce qu'on n'a pas le choix, nos enfants ont besoin de sortir. Mais ce n'est pas de gaieté de cœur qu'on les confronte à ce type de paysage."

Le deal se fait toujours, même s'il est gêné par une forte présence policière dans les rues. Pour Marie, une jeune maman, il est plus que temps d'attaquer le mal à sa racine.

"La solution, c'est pas de les virer du parc pour qu'ils aillent ailleurs !"

Marie, habitante du quartier

à franceinfo

"Dans le quartier, tout le monde est d'accord là-dessus, estime Marie. Il faut les accompagner pour qu'il y ait un itinéraire de sortie de la drogue. Ce n'est pas du tout une solution pérenne de les balader d'un endroit à l'autre." Jeudi 30 juin, la maire de Paris, Anne Hidalgo, a demandé à l'Etat d'ouvrir des lieux d'accueil pour toxicomanes, et menacé en cas de refus d'en prendre elle-même l'initiative.

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