Cet article date de plus de treize ans.

Discrimination dans le foot : les doutes de Lilian Thuram

Le champion du monde 1998 s’est exprimé ce matin sur l’affaire des quotas dans le foot français. "Nous sommes au coeur d'un scandale" a-t-il estimé dans une interview pour l’émission Téléfoot.
Article rédigé par franceinfo
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
  (Radio France ©REUTERS/Benoit Tessier)

"J'ai bien peur que ce soit vrai". Lilian Thuram a commenté ce matin l’affaire des quotas ethniques dans le football français. L'ancien international s'est interrogé sur les allégations du site d'information Mediapart : "J’espère encore une fois qu’on va nous apprendre de bonnes nouvelles, en nous disant que tout ça, c’était un cauchemar, et que ce n’était pas vrai. Mais j’ai bien peur que ce soit vrai et que nous sommes au milieu de quelque chose d’extrêmement grave".

"J'ai été d'abord un peu déstabilisé. Je me suis dit que c'était faux. J'ai passé des coups de fil, à Noël Le Graët (vice-président de la Fédération française de football) et à des membres de la DTN. Nous n'avons pas encore des preuves, mais il est clair que nous sommes au cœur d'un scandale".

La double nationalité ? "Un faux problème"

La double nationalité des joueurs est "un faux problème" pour Lilian Thuram. Après avoir évoqué plusieurs joueurs ayant choisi de conserver le maillot bleu, il a condamné l'idée d'un quota : "il y a quelque chose de malsain. On parle d’enfants de 12-13 ans, qui seraient jugés sur leur double nationalité".

"Quand est-ce qu'on va sortir de ces préjugés sur les couleurs de peau ? Quand est-ce qu'on va arrêter de dire que lorsque vous êtes Noir, vous courez plus vite ? Que lorsque vous êtes Noir, vous êtes moins intelligent?", s'est interrogé le recordman des sélections en équipe de France.

Mediapart a déclenché la polémique jeudi en accusant la Direction technique nationale d’avoir donné des consignes pour que le recrutement de jeunes footballeurs français possédant une double nationalité soit limité à 30%.

Vendredi, la Fédération française de football a annoncé l’ouverture d’une enquête interne. Hier soir, Laurent Blanc avait admis que certains de ses propos "puisse prêter à équivoque". Il a déclaré que s'il a "heurté certaines sensibilités", il s'en "excuse"

AndyDavid

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.