Discrimination dans le foot : Laurent Blanc s'excuse
L'affaire n'a pas fini de rebondir. Après la suspension du DTN, François Blaquart, c'est un autre haut dirigeant de la Fédération française de football qui se trouve dans l'œil du cyclone, et non des moindres, puisqu'il s'agit de Laurent Blanc, le sélectionneur de l'équipe de France. Il a présenté ses excuses pour ses propos tenus lors de la réunion du 8 novembre 2010, publiés in extenso par le site Mediapart.
“Que certains termes employés au cours d'une réunion de travail, sur un sujet sensible et à bâtons rompus, puissent prêter à équivoque, sortis de leur contexte, je l'admets et si, pour ce qui me concerne, j'ai heurté certaines sensibilités, je m'en excuse”, a-t-il écrit dans un communiqué de presse. Mais Laurent Blanc, si il admet la maladresse, se défend de toute accusation de racisme : “être soupçonné de racisme ou de xénophobie, moi qui suis contre toute forme de discrimination, je ne le supporte pas”, se défend-il. “Mon seul souci est d'avoir de bons joueurs pour une bonne équipe de France, qu'ils soient petits ou grands, quels que soient leur lieu de naissance ou leurs ascendances”, ajoute le sélectionneur.
Lors de la réunion de novembre, la question de la limitation du nombre de joueurs binationaux dans les centres de formation avait été abordée. Laurent Blanc s'y était alors déclaré “tout à fait favorable”. Les dirigeants s'inquiétaient de voir des joueurs formés en France et susceptibles de partir vers une autre sélection en usant de leur double nationalité. Vendredi, il s'est déclaré opposé à tout quota dans le football.
Peu après, au cours de la même réunion, il s'était inquiété de la domination d'un certain profil physique chez les joueurs français : “On a l'impression qu'on forme vraiment le même prototype de joueurs: grands, costauds, puissants. (...) Qu'est-ce qu'il y a actuellement comme grands, costauds, puissants? Les Blacks”. Il déplorait le fait de na pas avoir assez de bons joueurs petits dans les centres de formation. Et il citait l'exemple espagnol : “Les Espagnols, ils m'ont dit: “Nous, on n'a pas de problème. Nous, des Blacks, on n'en a pas””. Il a admis que ces propos puissent paraître équivoque et s'en était excusé ce samedi.
Mais la ministre des sports, Chantal Jouanno, a qualifié de “graves” les paroles prononcées lors de la réunion. Une commission d'enquête doit se pencher sur la question.
Grégoire Lecalot, avec agences
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