Dijon: relaxe en appel du viticulteur qui avait refusé de traiter ses vignes
"Une victoire de la mobilisation citoyenne, c'est être lanceur d'alerte ". Acclamé par son comité de soutien, Emmanuel Giboulot a salué ce jeudi la relaxe prononcée par la cour d'appel de Dijon. Ce viticulteur de Côte-d'Oravait été condamné en première instance par le tribunal correctionnel de Dijon à une amende de 1.000 euros dont 500 avec sursis pour avoir refusé de traiter ses vignes.
Ce traitement contre la flavescence dorée avait été ordonné par arrêté préfectorale. Tout le vignoble de Côte d'Or devait s'y soumettre...ce qu'Emmanuel Giboulot avait refusé par conviction. "Il ne s'agit pas de ne rien faire mais d'avoir une action responsable avec la détection et l'arrachage des pieds malades et d'appliquer des traitements uniquement quand il y a véritablement danger, en cernant davantage les zones de traitement ", s'est justifié Emmanuel Giboulot. Selon lui : "Dans les pratiques agricoles, il y a beaucoup de situations où l'on peut faire l'économie de certains traitements. Il y a des situations où on peut régler les problèmes de l'agriculteur par des approches plus respectueuses. "
L'interprofession se désolidarise
Adepte de de la biodynamie depuis les années 70 et considéré comme un symbole par certains écologistes, Emmanuel Giboulot avait été en revanche pointé du doigt par la filière viticole, y compris bio. Pour Jean-Yves Bizot, le président de la commission technique de l'interprofession, "ce n'était pas évident de le soutenir à partir du moment où c'est une démarche très individuelle. On ne peut pas aller au-delà des consignes et se mettre en porte-à-faux avec des décisions de l'Etat quand on est l'interprofession. En un an, on a bougé. On a dressé un état des lieux et à partir de cet état des lieux on a diminué les zones de traitement et le nombre de traitements. Mais ce n'est pas grâce à Emmanuel. "
Cette maladie de la flavescence dorée est véhiculée par un insecte et s'est fortemment développée depuis une dizaine d'années.
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