Deux allocations expérimentales pour l'autonomie des jeunes

Sitôt étendu le 1er septembre dernier, le RSA jeune avait fait l'objet de vives critiques.
_ Joli sur le papier, il n'allait concerner qu'une poignée de jeunes chômeurs de 18 à 24 ans, quelques dizaines de milliers au mieux. Il faut en effet, pour être éligible, avoir travaillé l’équivalent de deux ans, au cours des trois dernières années, à un âge où l’ordinaire ressemble plutôt à un CDD de quinze jours ou à une mission intérim, qu'à un contrat longue durée.

Restait donc à combler ce vide entre le Revenu de Solidarités actives, et les bourses étudiantes : une allocation autonomie. Le ministre de la Jeunesse en a donc proposé deux pour le prix d'une.

"Principe du donnant-donnant"

• Le RCA, Revenu Contractualisé d'autonomie (à ne pas confondre avec RSA bien sûr) qui sera versé mensuellement pendant deux ans à des jeunes volontaires non-qualifiés, moyennant leur engagement "à rechercher activement
  un emploi, ou à suivre une formation". Cette allocation serait de 250 euros par mois, montant dégressif la deuxième
  année et cumulable partiellement avec un salaire si celui-ci ne dépasse pas le
  Smic.

• Un deuxième RCA pour les chômeurs de moins de 25 ans, ayant au minimum un niveau licence. Eux devront prouver qu'ils sortent de six mois de recherche d'emploi infructueuse, et s'engager dans le parcours d'accompagnement renforcé mis
  en œuvre par l'Apec (association pour l'emploi des cadres).

  Au total, il est question de mobiliser vingt millions d'euros, pour cette expérimentation qui devrait toucher 5.500 jeunes et démarrer en décembre.

  Les jeunes considérés comme "sous-citoyens" , selon les Jeunes socialistes

  "Le projet gouvernemental s'inscrit dans la droite lignée des CIP et CPE,
  c'est-à-dire des dispositifs humiliants à l'égard de la jeunesse qui font d'eux
  des sous-citoyens", ont réagi ce matin les Jeunes socialistes dans un communiqué, intitulé "Daubresse prend les jeunes pour des cons". "Le gouvernement refuse d'accorder aux jeunes en recherche d'emploi les
  mêmes droits que l'ensemble des salariés ".

  Des "laboratoires" et "de bons jeunes" à la télévision

  Marc-Philippe Daubresse poursuit par ailleurs la création de "laboratoires" pour la jeunesse. Cent "plateformes" régionales contre le décrochage scolaire seront
  opérationnelles "au cours du mois de novembre", annonce-t-il.
  _ Enfin le ministre, outre travailler à l'autonomie des jeunes adultes, veut restaurer leur image dans les médias; il vient de signer pour ça un contrat avec France Télévisions et avec le Conseil
  supérieur de l'audiovisuel.

  Cécile Quéguiner, avec agences