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Des sans-papiers victimes refoulés de l'hébergement d'urgence : Benoist Apparu rappelle le principe de l'accueil inconditionnel

C'est le journal {Libération} qui s'en fait l'écho dans son édition d'aujourd'hui. Plusieurs préfectures, sous prétexte d'un manque de places dans les centres d'hébergement d'urgence, réclament que les sans-abris de nationalité française soient prioritaires. Voire ordonnent que les clandestins ne soient pas accueillis dans les centres.
Article rédigé par franceinfo
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Le secrétaire d'Etat au Logement l'avait affirmé lundi dernier : toutes les demandes d'hébergement d'urgence devront être "pourvues" cet hiver. "Globalement l'année dernière, on a réussi à tenir cet objectif", estime Benoist Apparu, affirmant que la France comptait 113.000 places
d'hébergement tout au long de l'année, soit 20.000 de plus qu'en 2007.

Et pourtant, certaines préfectures n'hésitent pas à pratiquer une réelle discrimination entre les sans-abris de nationalité française et les autres. C'est en tout cas ce qu'affirme Libération, qui s'est procuré plusieurs documents.

"Prioriser le public de droit commun"

En témoigne par exemple ce cahier des charges listant les missions qui incombent au gestionnaire du 115, dans le Haut-Rhin. Dans ce document officiel datant du 6 août dernier, l'organisme est appelé à distinguer les sans-abris "de droit commun" des "demandeurs d'asile ou des déboutés du droit d'asile". Et "en cas de saturation des places d'hébergement d'urgence", il faut "prioriser le public de droit commun".

Autre exemple, dans le Calvados. "Dans un mail aux associations en charge de l'accueil des SDF, écrit Libération, un responsable de la direction départementale de la cohésion sociale les enjoint à ne plus accueillir de personnes sans-papiers". Pour justifier cette demande, ce membre de la DDCS explique que "de trop nombreuses personnes restent quotidiennement sans solution de mise à l'abri, certaines places d'hébergement étaient embolisées par des personnes déboutées" du droit d'asile. Une demande totalement illégale.

"Les étrangers ne sont pas des variables d'ajustement"

"Les étrangers sans-abri ne sont pas des variables
d'ajustement" s'indigne la Fédération nationale des
associations d'accueil et de réinsertion sociale, qui regroupe 850 organismes d'aide aux sans-abri. Dans un communiqué, le groupe PCF-Parti de gauche condamne lui une forme de "xénophobie d'Etat".

Suite à la publication de ces documents, le secrétaire d'Etat au Logement annonce qu'une circulaire "hiver" sera envoyée "en fin de semaine" à toutes les préfectures rappelant notamment "le principe de l'accueil
inconditionnel" dans les centres d'hébergement d'urgence. "Quand il y a un risque de passer la nuit dehors lors
d'une période de grand froid, on ne se pose pas la question de savoir si la
personne est française ou non, si elle a des papiers ou non" assure Benoist Apparu.

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