Départ pour le djihad : une mère de famille demande réparation à l'Etat
Deux jours après Noël 2013, Brian, 16 ans à l'époque, part sans prévenir sa mère avec trois copains de son quartier pour l'aéroport. Il se présente avec un allez-simple pour Istanbul, avec une simple carte d’identité et sans autorisation parentale de sortie de territoire, désormais plus obligatoire.
Maître Samia Maktouf, l'avocate de la mère de l’adolescent, parle d'un manque de discernement de la police aux frontières. "Quand un jeune mineur de 16 ans se présente, voulant quitter les frontières pour une destination comme la Turquie, sachant que la Turquie est la porte d'entrée de la Syrie et qu'il y a un conflit armé ouvert à cette frontière, il était du devoir de la police de se poser des questions sur ce jeune ", estime-t-elle.Elle demande 110.000 euros au titre du préjudice subi
La mère de Brian demande donc que l'Etat soit reconnu responsable du départ de son fils pour la Syrie et lui verse 110.000 au titre du préjudice. Mais au-delà de l'argent, son avocate veut en faire un symbole. "Ce n'est pas le procès de la police, ce n'est pas le procès de l'islam parce que nous avons affaire à un jeune de confession chrétienne qui s'est converti à l'islam. C'est tout simplement interpeller les autorités pour éviter que de tels départs puissent se reproduire ", explique Maître Maktouf. Brian, lui, est toujours en Syrie. Sa mère reçoit parfois un coup de fils avec chaque fois la peur qu'on lui annonce la mort de son fils. Selon notre confrère David Thomson, journaliste à RFI, un Niçois de 26 ans d'origine portugaise, parti lui aussi faire le djihad en Syrie, serait mort la semaine dernière. Il aurait été tué dans un bombardement syrien. Il faisait parti de la police islamique.
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