Délocalisation : Electrolux s’apprêterait à déserter les Ardennes

Après avoir retenu le directeur de l’usine Electrolux de Revin (Ardennes) hier jusque dans la soirée, les syndicats ont obtenu la tenue d’un comité central d’entreprise extraordinaire le 13 mars prochain, annonce la CFE-CGC. Ce CCE devrait permettre d’en savoir un peu plus sur le projet de délocalisation en Pologne de la production de lave-linge haut de gamme. Un projet qui, selon la CFE-CGC, met en péril à moyen terme les 700 emplois du site ardennais.

Or, cette annonce que la direction de l’entreprise ne souhaite pas commenter pour l’instant, irait "à l’encontre de la communication faite au mois de septembre 2007" lors d’un voyage de syndicalistes en Pologne. A l’époque, la direction prônait "une stratégie industrielle inverse, à savoir la fabrication des machines à laver bas de gamme en Pologne et haut de gamme en France", précise le syndicat.

En attendant, les organisations syndicales peaufinent leurs arguments : l’usine polonaise, dont la construction a nécessité 21 millions d’euros d’investissements, n’aurait "pas atteint la rentabilité escomptée". Car, si la main d’œuvre y est effectivement moins chère, la productivité est moindre également. Et le taux de change avec l’euro devient également moins intéressant.

Electrolux compte quelque 1.500 salariés en France, dont la moitié au siège de Senlis (Oise). Au début du mois, le groupe a publié un bénéfice net en forte chute pour son exercice 2007, des coûts de restructuration ont fortement pesé sur le résultat du quatrième trimestre.

En 2005, de nombreuses usines d’Electrolux en Europe, menacées par des délocalisations, s’étaient mises en grève.

Gilles Halais avec agences