Plus de six Français sur dix contre la discrimination positive, selon un sondage
Seuls 29% des sondés estiment que ce serait une bonne chose. L'enquête est publiée quatre jours avant une réunion à Matignon sur la politique d''intégration des immigrés.
La discrimination positive "ne serait pas une bonne chose" pour 67% des Français. C'est le principal enseignement d'un sondage BVA pour i-Télé, CQFD et Le Parisien, paru vendredi 7 février, quatre jours avant une réunion interministérielle qui doit permettre d'établir la feuille de route du gouvernement sur l'intégration des immigrés. Alors que Matignon "envisage de faciliter l'accès des immigrés à la fonction publique" selon Le Parisien, seules 29% des personnes interrogées estiment que la discrimination positive serait une bonne chose.
Chez les sympathisants de gauche, les avis sont partagés : 48% sont pour, 49% sont contre. A droite en revanche, une très large majorité (84%) est contre, seuls 14% pensent que la discrimination positive est une bonne idée. En outre, 21% des sondés se sentent plus proches de l'idée que "c'est avant tout la société française qui doit donner les moyens aux personnes d'origine étrangère de s'intégrer". Enfin, ils sont 77% à penser plutôt que "ce sont avant tout les personnes étrangères qui doivent se donner les moyens de s'intégrer".
Faire oublier le ministère de l'Identité nationale
Depuis la création du ministère de l'Identité nationale en 2007, puis sa fusion dans celui de l'Intérieur, une partie des politiques d'intégration ont été rattachées à la place Beauvau. La réunion interministérielle de mardi à Matignon devrait redistribuer les cartes.
La politique d'intégration sera bâtie autour de deux piliers, "l'accueil des primo-arrivants" et la "lutte contre les discriminations" envers les étrangers et leurs enfants, selon Matignon. La réunion de mardi devrait être l'occasion de présenter des propositions concrètes. Là encore, les arbitrages n'ont pas été rendus, a indiqué Matignon.
L'intégration, chantier délicat
Le sujet de l'intégration est éminemment sensible. Mi-décembre 2013, la publication sur le site du Premier ministre d'un rapport d'experts avait fait polémique. Il préconisait notamment la suppression de la loi sur le voile à l'école.
Sondage réalisé les 6 et 7 février auprès d'un échantillon de 983 personnes représentatif de la population française de 18 ans et plus. Méthode des quotas.
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