De l'eau polluée coule parfois du robinet, selon l'UFC-Que choisir
Près de deux millions de personnes en France reçoivent cette eau non conforme aux réglementations, d'après une étude de l'association de consommateurs.
Près de deux millions de personnes en France reçoivent chez elles une eau polluée, a alerté mardi 20 mars l'UFC-Que choisir. L'association fonde sa mise en garde sur une enquête qu'elle a menée à partir des résultats d'analyses du ministère de la Santé, commune par commune, sur deux ans.
Quelque 2 750 communes sont concernées, mais quasiment aucune pollution n'est relevée dans les grandes villes ou les villes de taille moyenne, affirme l'UFC-Que choisir. Les zones les plus touchées sont le Bassin parisien, le Nord, la vallée du Rhône et le Sud-Ouest, et les communes les plus peuplées recevant de l'eau polluée sont Sens (Yonne) et Lisieux (Calvados).
L'association publie une carte interactive (Google Map) sur son site internet, pour permettre à chacun de connaître la qualité de l'eau de sa commune, grâce à une échelle qui va de "bonne" à "très mauvaise".
• Quelles sont les causes de cette pollution ?
L'association de consommateurs met en cause l'agriculture, "à l'origine de près de 70% des pollutions", selon elle. "On ne stigmatise pas les agriculteurs mais la politique agricole", précise le président de l'UFC, Alain Bazot.
Les pesticides sont responsables de l'essentiel des pollutions d'origine agricole (60%), dénonce l'association. Les nitrates constituent la deuxième source de pollution agricole et la principale cause de fermeture des captages (points d'extraction d'eau). Ils contaminent l'eau principalement dans le nord du pays.
En dehors de l'agriculture, les autres sources de contamination de l'eau sont liées "au défaut de traitement (qualité bactériologique, aluminium) et aux contaminations naturelles (radioactivité)". Ces types de pollution touchent 1 500 communes et 500 000 consommateurs.
• Quelles sont les solutions avancées par l'UFC-Que choisir ?
L'association réclame donc "une protection efficace de tous les captages" et "une application du principe pollueur-payeur dans le domaine des pollutions agricoles". Elle exige aussi que "les aides de la politique agricole commune (PAC) soient réservées aux modes de production s'inspirant des agricultures intégrées et biologiques".
"Pour nous, il y a urgence à agir" car "l'avenir ne peut pas être l'eau en bouteille", qui coûte 133 fois plus cher que l'eau du robinet, estime Alain Bazot.
La France fait actuellement l'objet de poursuites de la Commission européenne pour son incapacité à lutter contre cette pollution, qui fait l'objet d'une directive.
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