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Dalil Boubakeur demande l'annulation du débat sur la laïcité

Très en colère, le recteur de la Grande mosquée de Paris a solennellement demandé que ce débat sur la laïcité et la place de l'islam en France n'ait pas lieu. Pas question de dresser les Français les uns contre les autres... _ La polémique est ravivée. Et le débat n'est prévu que dans un peu moins d'un mois.
Article rédigé par franceinfo
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C'est un débat qui s'annonce déjà bien houleux : le 5 avril prochain, l'UMP tient une convention sur la laïcité et la place de l'islam en France. “Il faut aborder sans tabous tous les sujets”, a expliqué aujourd'hui le chef de l'Etat.

Et Nicolas Sarkozy de justifier ce choix, de lier laïcité et islam : “il faut traiter la question de l'islam parce qu'il est apparu en France après la loi de 1905” - loi de séparation de l'Eglise et de l'Etat.
_ Pas question cependant de toucher à cette loi, “mais s'il faut envisager des aménagements réglementaires pour mieux faire respecter la laïcité et la dignité des cultes, alors nous agirons”, a complété François Fillon, le Premier ministre.

Ceci étant posé, qu'en pensent les principaux intéressés ? Pas franchement du bien. Il y a cette demande solennelle, formulée cet après-midi par Dalil Boubakeur : le recteur de la Grande mosquée de Paris a appelé le président de la République à annuler le débat. Purement et simplement.

Un autre responsable de la Grande mosquée, militant UMP du Gard, Abdallah Zekri, a même déchiré sa carte d'adhérent à l'UMP en signe de protestation. Et a appelé tous les musulmans de l'UMP à l'imiter.

Pour l'UMP, pas question cependant de revenir en arrière

Quant à l'opposition, elle n'y va pas par quatre chemins. Ce débat sur l'islam “a vocation à déraper”, dit ainsi Malek Boutih. Membre du bureau national du PS, il estime que Jean-François Copé, le patron de l'UMP, “est un homme qui veut mettre les questions raciales et les tensions raciales au cœur du débat politique”.

Pour l'UMP cependant, pas question de revenir en arrière et d'annuler ce débat "nécessaire". "Il n'y a pas de tabou à avoir dans notre République".

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