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Contre le pacte de responsabilité, mobilisation en ordre dispersé

Les syndicats CGT, FO, FSU et Solidaires appellent ce mardi à une journée d'action en France, à seulement cinq jours du premier tour des élections municipales, pour dénoncer le pacte de responsabilité porté par François Hollande. Ils y voient un cadeau de 30 milliards d'euros fait au patronat, sans aucune contrepartie côté emplois et salaires. Mais la CFDT sera absente des cortèges, elle soutient le dispositif, au grand dam des autres syndicats.
Article rédigé par franceinfo
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  (Maxppp)

Les trois principaux syndicats français ne défileront pas côte à côte lors des quelque 140 manifestations prévues sur tout le territoire ce mardi. La CGT et Force ouvrière (FO) seront là, associées à l'Unsa et Solidaires, mais la CFDT manque à l'appel. En cause, une divergence de vue totale sur le pacte de responsabilité porté par François Hollande.

En effet, la CFDT a décidé de soutenir le gouvernement, qui a promis un allègement de charges de 30 milliards d'euros aux entreprises. Tout le contraire de la CGT et FO, qui dénoncent depuis des semaines un "pacte de complaisance", sans contrepartie claire sur l'emploi et les salaires. Et comme la journée de mobilisation, originellement à l'appel des syndicats des caisses de Sécurité sociale, a rapidement bifurqué vers ce mot d'ordre...

Un timing explosif

Cette journée de mobilisation intervient à seulement cinq jours du premier tour des élections municipales. Autant dire que le gouvernement s'en serait bien passé. Pour autant, le patron de FO Jean-Claude Mailly l'affirme : son syndicat "n'est pas dans une logique d'opposition publique " à François Hollande. Mais pour lui comme son homologue de la CGT Thierry Lepaon, le compte n'y est pas. Et la CFDT, qui a signé le pacte avec le patronat le 5 mars dernier, est vue d'un très mauvais oeil. Jean-Claude Mailly encore : "Ces syndicats ont cédé les droits globaux des salariés pour un plat de lentilles ".

Au contraire, pour Laurent Berger, secrétaire général de la CFDT, le texte prévoit des "négociations de branches " et il faut donc lui laisser une chance, a-t-il dit dimanche dernier sur France 5. Tout en admettant se laisser une porte de sortie "si le patronat ne s'engage pas concrètement sur les engagements en termes d'emploi, d'investissements ".

Quelques perturbations 

Toujours est-il que, même si la mobilisation ne devrait pas atteindre des sommets - les manifestations peu fournies de septembre dernier contre la réforme des retraites donnent une indication -, il y aura des perturbations ce mardi en France. A commencer par les services publics, car les fonctionnaires sont particulièrement appelés à se mobiliser. Certains écoles, collèges ou lycées devraient être touchés.

Dans un communiqué, la Direction générale de l'aviation civile (DGAC) a demandé aux compagnies aériennes de réduire leurs vols de 30 % en région parisienne, et de 20% à Marseille, Toulouse et Nice. A Orly, mardi matin, le trafic était réduit mais fluide selon Aéroport de Paris. A Roissy, on constatait des retards moyens de 20 minutes. 

En province, les réseaux de transports en commun seront touchés à divers degrés, tandis qu'à Paris, aucune perturbation n'est attendue sur le réseau de la RATP. Même sérénité a priori pour la SNCF.

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