Climat social orageux à Météo-France
Les prévisions des syndicats de Météo-France sont plutôt pessimistes quant au climat social de ces prochaines semaines, voire de ces prochaines années. Mardi, la direction de l'entreprise a présenté à la presse son nouveau "plan stratégique", pour rester "compétitive" au plan national. Ce qui n'a pas été du goût des syndicalistes.
En cause, la fermeture annoncée de plus de la moitié des centres météorologiques actuels, présents sur le territoire. Pour les syndicats (SPASMET/Solidaires, SNM/CGT, SNITM/FO), qui représentent 90% des 3.600 agents de la société, ces choix sont dictés par une "logique comptable" pouvant se traduire par "la suppression d'au moins 550 emplois".
_ Les 45 fermetures prévues par ce plan s'échelonneront sur "une période de transition, entre 2011 et 2017", d'après le directeur général adjoint Michel Roux. Qui indique également que ce plan est "la meilleure stratégie pour les dix ans à venir, en réflexion depuis deux ans", et prévoit de ne pas remplacer "un départ à la retraite sur deux" ou "un départ sur trois".
Les réductions d'effectifs font suite à un rapport critique de la Cour des comptes, en mars 2005, qui estimait que "la nécessité d'une présence systématique" de Météo-France dans 92 départements était "loin d'être évidente" et que l'établissement souffrait d'un problème de "sureffectif".
_ Fin mars déjà, une grève avait touché 80% des centres météo selon la direction, 90% selon les syndicats. Seulement 20% des centres avaient pu produire normalement leurs bulletins de prévisions.
Le Parti communiste a dénoncé mardi le plan de la direction, dans un communiqué. "Au moment où tous les experts s'accordent pour souligner que le dérèglement climatique va s'accentuer, il est évident que la France aura besoin d'un service public de météorologie efficace et moderne". Déplorant, plus loin, l'objectif de "privatisation" de ce service public.
Matteu Maestracci avec agences
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