Clichy-sous-Bois, cinq ans après
Qui se souvient aujourd'hui de Zyed et Bouna ? Un rassemblement est prévu, en fin de matinée, en leur mémoire. Cinq ans après leur mort, Clichy-sous-Bois se souvient de leur mort tragique, après une course-poursuite avec la police, le 27 octobre 2005 - ils avaient trouvé refuge dans un transformateur, et étaient morts électrocutés.
_ Trois semaines d'émeutes avaient suivi, dans toute la France.
Vendredi dernier, les deux policiers mis en examen pour non-assistance à personne en danger étaient renvoyés en correctionnelle - provoquant le soulagement à Clichy.
_ Mais le parquet a fait appel lundi. C'est à la chambre de l'instruction de la cour d'appel de Paris de se prononcer maintenant.
“Cet appel manifeste une fois de plus, s'il en était encore besoin, la volonté d'étouffer cette affaire en privant les familles et le pays d'un débat public et de la vérité”, ont dit les avocats des familles.
_ Aux yeux de Me Jean-Pierre Mignard, avocat des parents de Zyed et Bouna, l'Etat et le ministère public persistent symboliquement dans ce qui déclencha les violences de 2005: le refus d'envisager que la police puisse avoir tort dans ses démêlés avec les habitants des banlieues défavorisées.
Effectivement, une enquête menée par deux juges d'instruction a conclu que
Zyed et Bouna n'avaient commis aucun délit le 27 octobre 2005 quand ils ont été pris en chasse par des policiers.
_ Pourtant, Nicolas Sarkozy, alors ministre de l'Intérieur, avait repris dès le jour des faits la version de la police, excluant toute faute de sa part et déclarant, à tort, que les jeunes gens n'étaient pas poursuivis.
Et sur le terrain, à Clichy-sous-Bois ? Un commissariat va enfin ouvrir ses portes après trente ans de revendications.
_ Des travaux d'équipement et de rénovation sont tout de même engagés dans plusieurs endroits. 1.500 logements ont été démolis, 1.600 construits. Mais rien n'a été prévu pour la cité du Chêne Pointu, où les violences ont commencé en 2005 - un “bidonville vertical” selon le maire.
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