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CGT : manifestations dans huit villes, des heurts à Paris

Plusieurs milliers de salariés sont descendus mardi dans la rue à l'appel de la CGT. Le syndicat a fait le pari d'appeler seul à une mobilisation. Un avertissement au gouvernement socialiste auquel la CGT réclame des mesures pour protéger l'emploi sans céder aux sirènes du patronat. Tour de France des manifestations.
Article rédigé par Rémi Ink
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
  (Christian Hartmann Reuters)

Dans tous les cortèges, un seul drapeau : celui de la CGT.
Pour
"la
défense de l'emploi et de l'industrie" et dans le cadre d'une
mobilisation
européenne, le syndicat a appelé seul à des arrêts de travail et à des
manifestations.

Des cortèges se sont formés dans huit villes de France (Paris,
Lyon,
Marseille, Toulouse, Bordeaux, Rennes, Clermont-Ferrand et Epinal).
C'est le premier appel à manifester du quinquennat de François
Hollande. La CGT évoque le chiffre de 90.000 manifestants dans tout le pays. Tour d'horizon.

Paris

Dans la capitale, c'est
le secteur automobile qui a cristallisé les plus grosses craintes du
syndicat. Des
manifestants ont fait une démonstration de force devant le Mondial de
l'Automobile
, ils ont tenté de pénétrer sur le Salon mais ont été
repoussés par les forces de l'ordre.

En début d'après-midi, un
cortège de la CGT a quitté la place d'Italie pour
Montparnasse. Bernard Thibault, secrétaire général de la CGT, présent
dans ce
cortège, estime qu'une "grande majorité considère qu'une entreprise
qui fait
des bénéfices ne peut pas licencier à sa guise"
.

Egalement présents
dans le cortège parisien, des salariés de Sanofi, inquiets après
l'annonce de
900 suppressions de postes. Pour Thierry van
Boxstaël, délégué CGT à
Sanofi-Lisieux, "il n'y a aucune raison que Sanofi supprime des
postes"
.

Marseille

A Marseille, environ 2.000 personnes ont défilé du quartier de La
Joliette à la préfecture, avec notamment une délégation des ouvriers de
Fralib. Présentes également, des entreprises industrielles
menacées de plan de licenciement.

Toulouse

A Toulouse, c'est la situation
d'Airbus qui inquiète les salariés. "En tout ce sont 10.000 emplois qui sont sur la sellette dans le département" , estime
une porte-parole
de la CGT. Plusieurs milliers de personnes se sont réunies.

Le Havre et Bordeaux

L'appel de la CGT a été aussi entendu par les dockers du Havre : le
second port français après Marseille est fortement perturbé par une
grève de 24
heures, suivie par la totalité des 2.400 dockers et par une grande
partie des 1.200
agents portuaires, selon la CGT. Environ 3.000 grévistes et militants
ont défilé dans les rues du
Havre.

A Bordeaux, 2.000 personnes, selon des estimations, étaient
rassemblées Place de la Victoire. "On veut lancer un signal d'alerte
au
gouvernement et au Medef. Les grands patrons, pas tous mais la plupart,
sont
plus des rapaces que des pigeons"
, selon Philippe Mediavilla,
secrétaire
régional Aquitaine de la CGT.

Lyon

Manifestations à Lyon également. Là encore, plusieurs milliers de
personnes rassemblées mardi matin à l'appel de la CGT. Les salariés sont
venus de toute la
région Rhône Alpes : des dizaines de cars pour des milliers de salariés
qui luttent
pour l'emploi dans toute l'Europe. 

La CGT a lancé cette
journée d'action seule, alors que l'autre grande centrale, la CFDT, a
décidé de
ne pas la suivre. Le syndicat a choisi d'épauler le gouvernement et
compte sur
les négociations en cours avec le patronat pour obtenir des avancées.

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