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Ces personnes, dont deux mineurs, sont soupçonnées d'avoir agressé un lycéen lundi en cours de sport

D'autre part, les professeurs du lycée Guillaume-Apollinaire où se sont déroulés les faits ont annoncé jeudi qu'ils seraient présents vendredi pour "accueillir" les élèves.Invoquant leur "droit de retrait", les enseignants du lycée polyvalent avaient arrêté les cours mardi, au lendemain de l'agression au cutter de l'élève de 17 ans.
Article rédigé par France2.fr
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Le Lycée Guillaume Apollinaire de Thiais (Val-de-Marne) (France 3)

D'autre part, les professeurs du lycée Guillaume-Apollinaire où se sont déroulés les faits ont annoncé jeudi qu'ils seraient présents vendredi pour "accueillir" les élèves.

Invoquant leur "droit de retrait", les enseignants du lycée polyvalent avaient arrêté les cours mardi, au lendemain de l'agression au cutter de l'élève de 17 ans.

Un des suspects interpellés est soupçonné d'avoir porté les coups de cutter, le second d'avoir fait usage d'une bombe lacrymogène, selon une source judiciaire. Tous deux seraient "très connus" des services de police.

Les trois jeunes pourraient être déférés mercredi ou jeudi devant le parquet de Créteil si les soupçons qui pèsent sur eux se confirmaient, a précisé la source.

L'adolescent a été blessé à coups de cutter lundi par six personnes dans un gymnase adjacent à l'établissement.

Les enseignants réclamaient "les moyens humains nécessaires" pour faire leur travail dans la "sérénité" et dénoncent le "manque criant de personnels". Le lycée compte 11 surveillants à mi-temps pour 1.500 élèves.

"Transmettre le savoir dans de bonnes conditions"
C'est mardi que les enseignants avaient décidé, à "une très forte majorité, d'exercer leur droit de retrait", a déclaré à la presse Marianne Boucheret, professeur d'histoire-géographie derrière laquelle une délégation d'enseignants s'était rassemblée. "On veut des moyens pour empêcher les tensions (...)

On veut pouvoir transmettre le savoir dans de bonnes conditions", a-t-elle ajouté. Elle a rappelé que le lycée ne comptait que 11 surveillants à mi-temps pour 1.500 élèves et que les sept caméras déployées dans l'établissement "ne réglaient rien". "On est ouvert à n'importe quel dialogue (...) mais sur des vraies questions", a-t-elle ajouté, invitant le ministre de l'Education nationale, Luc Chatel, à visiter l'établissement.

75% de Français favorables à une présence policière autour des écoles
Dans le même temps, plus de neuf Français sur dix se disent favorables au renforcement du personnel de surveillance dans les écoles, selon l'étude de l'institut Harris Interactive pour RTL mercredi. 70% des personnes interrogées sont opposées à la présence de policiers dans les établissements mais se prononcent à 75% pour une présence policière autour des écoles. Le sondage, réalisé en ligne les 15 et 16 février auprès d'un échantillon de 1.004 personnes, montre également que 90% des sondés considèrent que la violence à l'école a augmenté au cours des dix dernières années.

Rappel des faits
L'agression de l'élève a eu lieu lundi dans un gymnase municipal ayant un accès direct sur le lycée et un autre sur la rue, mis à la disposition du lycée pour les cours d'éducation physique. C'est durant l'un de ces cours que le jeune homme a été agressé. Il a été hospitalisé à Paris à l'hôpital Lariboisière. Ses jours ne sont pas en danger.

Selon l'inspecteur d'académie, les faits se sont déroulés en fin de matinée dans le gymnase, jouxtant le lycée polyvalent Guillaume Apollinaire de Thiais. Aux alentours de midi, six personnes, la tête masquée par des capuches et des foulards, ont fait irruption dans le gymnase pendant un cours qui réunissait deux classes de terminale du lycée polyvalent et ont attaqué la victime avant de prendre la fuite. "Ils ont d'abord aspergé les élèves avec des bombes lacrymogènes, puis ils ont poursuivi un des élèves à l'extérieur du gymnase et l'ont frappé à coups de batte de base-ball et de cutter", a déclaré à l'AFP Sophie Richard, le professeur de sports qui faisait cours au moment de l'incident. La victime a été touchée notamment à l'oreille.

Le ministre de l'Education nationale Luc Chatel a jugé lundi "intolérable que des règlements de comptes se déroulent pendant le temps scolaire". "L'école ne doit pas devenir un terrain de jeu des bandes", a-t-il déclaré, en saluant "le courage" du professeur d'éducation physique et des élèves qui se sont interposés. Le commissariat de l'Hay-les-Roses a été saisi de l'enquête.

Troisième incident grave dans le département depuis début 2010
Il s'agit du troisième incident grave en milieu scolaire dans le département du Val-de-Marne depuis le début de l'année: le 8 janvier, un élève de 18 ans du lycée Darius-Milhaud, au Kremlin-Bicêtre, avait été poignardé à mort par un de ses camarades.

Il y a quinze jours, un élève de 14 ans avait été agressé à coups de couteau au lycée Adolphe-Chérioux de Vitry-sur-Seine, toujours dans le Val-de-Marne. Cette agression a déclenché un mouvement des professeurs de l'établissement pour obtenir davantage de surveillants. Les cours devaient y reprendre mercredi.

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