Elle était venue pour parler d'islam, mais ce sont les militants anti-mariage gay qui l'ont rattrapée. Caroline Fourest a été "traquée du matin au soir" lors d'un déplacement dans la ville de Nantes.La journaliste a été accueillie dès son arrivée à la gare par "une centaine de personnes" , agglutinées contre les vitres de sa voiture, "hurlant et vociférant" . Un cordon de policiers lui a permis de s'extirper de la foule hostile.Les opposants ont suivi l'essayiste jusque devant le Palais des Congrès de Nantes, ou environ 450 militants étaient rassemblés. Une minorité a ensuite forcé le barrage de CRS pour venir perturber l'intervention de Caroline Fourest.Retour sous haute tensionLes manifestants n'en sont pas resté là. De retour à la gare, plus de 200 enragés ont copieusement hué Caroline Fourest, en criant également des slogans comme "Hollande nazi" ou "Hollande fasciste" ."J'ai dû avancer jusq'au train avec les policiers en mode tortue dans les couloirs, avec des manifestants qui allaient au contact" , a raconté la journaliste, qui décrit des groupuscule d'extrême-droite "survoltés" . Jeudi, le leader des Jeunesses nationalistes avait d'ailleurs menacé Caroline Fourest sur Twitter.@CarolineFourest Cours Fourest, Cours...— Alexandre GABRIAC (@Gabriac) April 12, 2013Dans la gare, les anti-mariage gay ont bloqué le départ du TGV pendant 40 minutes, en s'allogeant sur la voie. De retour à Paris, leurs homologues avaient préparé un comité d'accueil pour l'essayiste, qui a préféré railler les manifestants sur Twitter.Environ 300 excités avec un drapeau francais et un curé en soutane venue m'attendre à la Gare Montparnasse... Si c'est pas de l'amour...— Caroline Fourest (@CarolineFourest) April 13, 2013Ambiance de "guerre civile"L'auteure juge cette action "délirante et hors de proportion" . "C'est au-delà du happening" , poursuit-elle, "si j'avais été seule, je ne sais pas comment cela se serait terminé" .La police a essuyé des jets de pierre sans gravité au cours de la journée. Un activiste a été interpellé et mis en garde à vue. Pour Caroline Fourest, l'opposition au texte de loi prend un tour inquiétant.Un de nos militants en #GAV après la réception de #fourest ce soir à #Montparnasse Honneur à lui ! #actu #civitas #PrintempsFrançais— Alexandre GABRIAC (@Gabriac) April 13, 2013Les anti "ont visiblement décidé de créer un climat dequasi-guerre civile parce qu'ils n'acceptent tout simplement pas que le projetpour le mariage pour tous soit voté par une majorité parlementaire élue" , explique la journaliste.Dans le reste de la France, d'autres manisfestations contre le projet de loi en faveur du mariage pour tous se sont déroulés sans heurts samedi. A Bordeaux, 300 opposants ont défilé dans le calme, tandis qu'un cortège de 150 véhicules arpentait les rues de Toulouse, sans incident notable.