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Caroline Fourest harcelée par des opposants au mariage gay à Nantes

La journaliste participait samedi à un débat sur l'islam et la laïcité organisé par le Nouvel Observateur à Nantes. Elle a été violemment prise à partie par des opposants au mariage homosexuel, qui l'ont poursuivie jusque dans le train avant de bloquer la voie du TGV. Aujourd'hui, Caroline Fourest évoque un climat de "quasi-guerre civile".
Article rédigé par Romain Fonsegrives
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
  (Maxppp)

Elle était venue pour parler d'islam, mais ce sont les militants anti-mariage gay qui l'ont rattrapée. Caroline Fourest a été "traquée du matin au soir"  lors d'un déplacement dans la ville de Nantes.

La journaliste a été accueillie dès son arrivée à la gare par "une centaine de personnes" , agglutinées contre les vitres de sa voiture, "hurlant et vociférant" . Un cordon de policiers lui a permis de s'extirper de la foule hostile.

Les opposants ont suivi l'essayiste jusque devant le Palais des Congrès de Nantes, ou environ 450 militants étaient rassemblés. Une minorité a ensuite forcé le barrage de CRS pour venir perturber l'intervention de Caroline Fourest.

Retour sous haute tension

Les manifestants n'en sont pas resté là. De retour à la gare, plus de 200 enragés ont copieusement hué Caroline Fourest, en criant également des slogans comme "Hollande nazi"  ou "Hollande fasciste" .

"J'ai dû avancer jusq'au train avec les policiers en mode tortue dans les couloirs, avec des manifestants qui allaient au contact" , a raconté la journaliste, qui décrit des groupuscule d'extrême-droite "survoltés"

Jeudi, le leader des Jeunesses nationalistes avait d'ailleurs menacé Caroline Fourest sur Twitter.

Dans la gare, les anti-mariage gay ont bloqué le départ du TGV pendant 40 minutes, en s'allogeant sur la voie. De retour à Paris, leurs homologues avaient préparé un comité d'accueil pour l'essayiste, qui a préféré railler les manifestants sur Twitter.

Ambiance de "guerre civile"

L'auteure juge cette action "délirante et hors de proportion" . "C'est au-delà du happening" , poursuit-elle, "si j'avais été seule, je ne sais pas comment cela se serait terminé" .

La police a essuyé des jets de pierre sans gravité au cours de la journée. Un activiste a été interpellé et mis en garde à vue. Pour Caroline Fourest, l'opposition au texte de loi prend un tour inquiétant.

Les anti "ont visiblement décidé de créer un climat de
quasi-guerre civile parce qu'ils n'acceptent tout simplement pas que le projet
pour le mariage pour tous soit voté par une majorité parlementaire élue"
, explique la journaliste.

Dans le reste de la France, d'autres manisfestations contre le projet de loi en faveur du mariage pour tous se sont déroulés sans heurts samedi. A Bordeaux, 300 opposants ont défilé dans le calme, tandis qu'un cortège de 150 véhicules arpentait les rues de Toulouse, sans incident notable.

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