Carburant : la colère... et la contagion
Le ministre de l'Agriculture, Michel Barnier, a bien tenté d'éteindre la colère des pêcheurs ce matin. Il a assuré que les 110 millions d'aides d'urgence promises seraient versées avant le 15 juin et qu'elles dureraient au delà de six mois.
Mais si l'on en juge par le nombre de blocages qui persistent à travers le territoire, il semble que les méthodes gouvernementales soient toujours jugées insuffisantes.
Ainsi dans l'Aude (Port-la-Nouvelle), à Cherbourg (Manche), ou au Guilvinec (Finistère), les actions se poursuivent, majoritairement sous la forme de blocages des dépôts de carburants. A Caen, les marins-pêcheurs ont mené une action à la criée, vidant les étals des grossistes.
Même contexte près de Marseille, où les blocages ont repris sur les dépôts de Fos, Berre, La Mède et Lavera. Plusieurs sites ont été "dégagés" par les forces de l'ordre. Dans les Côtes d'Armor, c'est un bureau des Affaires maritimes qui a été saccagé par des marins-pêcheurs en colère. Et les blocages de se poursuivre également à Arcachon, la Rochelle et Oléron, entre autres.
Au cœur des revendications, des mesures "durables" et surtout un gazole à 40 centimes d'euro le litre contre 75 actuellement, une pierre d'achoppement lors des discussions menées avec le ministre.
_ "On continue le mouvement car il y a trop d'ambiguïtés dans les mesures annoncées mercredi par le ministre. Elles sont trop complexes, les marins ne les comprennent pas", a indiqué le président du comité local des pêches de La Rochelle, Pascal Hénaff.
Un effet boule de neige ?
La Commission européenne a par ailleurs indiqué son intention d'être vigilante à propos du plan d'aide français aux marins-pêcheurs, en particulier sur cette aide sociale.
Mais au-delà des conditions de travail et de vie difficiles des pêcheurs, la question de la flambée du prix des carburants touche également d'autres métiers pour lesquels la consommation d'essence est un besoin quotidien.
_ L'Unostra, qui représente les PME du transport routier, a menacé à son tour d'une action "dure" et "nationale". L'Union réclame par exemple "la réduction de la fiscalité" sur le gazole mais aussi les autoroutes, la taxe professionnelle, la TIPP (taxe intérieure sur les produits pétroliers) et la future écotaxe (taxe sur les poids lourds décidée lors du Grenelle de l'environnement).
Enfin, on sait que des agriculteurs ont par endroits prêté main forte aux pêcheurs, sur certains barrages ou manifestations. Ou encore en menant des actions dans des supermarchés, comme dans les Côtes d'Armor.
Matteu Maestracci avec agences
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