Calme précaire en Martinique
Tirs de grenades lacrymogènes, jets de pierre et de bouteille, feux de véhicules et de poubelles, les incidents se sont multipliés. L'explosion de violences s'est produite, alors que des chefs d'entreprises, des agriculteurs et des représentants du BTP organisaient une
manifestation pour demander le déblocage des sites industriels, occupés par les grévistes depuis 30 jours. Mais alors que le convoi des véhicules de ce collectif était en train de repartir, des dizaines de personnes ont tenté de l'arrêter sur la rocade, l'axe qui contourne Fort-de-France, au niveau de Trénelle et du quartier populaire de Foyalais. C'est là que les affrontements auraient commencé. Le préfet Ange Mancini a lancé un appel au calme.
A l'origine de ces affrontements, des jeunes qui voulaient s'opposer aux contre-manifestants, en jetant des cailloux ou crevant des pneus. Les forces de l'ordre sont intervenues à coups de gaz lacrymogène.
Des accrochages ont eu lieu à proximité immédiate de la
Maison des syndicats, où se trouve le siège du Collectif du 5
février, qui mène le mouvement de contestation contre la vie
chère. Le député-maire de Fort-de-France, Serge
Letchimy, qui a tenté de calmer la situation, a été pris
en charge par les pompiers après avoir respiré trop de gaz
lacrymogènes.
Ce matin, seules des carcasses brûlées de voitures rappelaient les évènements de la nuit. Le collectif du 5 février a réuni environ 5.000 personnes dans un défilé hautement sécurisé. “C'est un appel à manifester dans le calme et la dignité suite aux événements d'hier et à l'intervention regrettable des forces de l'ordre”', a déclaré Michel Monrose, le président du collectif.
Les négociations, interrompues pour cause de violences, ont repris. Les membres du collectif et les représentants de la grande distribution étaient
enfin tombés d'accord sur une baisse des prix de 20% sur 100
familles de “produits de première nécessité”.
_ Un accord-cadre portant sur 400 articles au sein de 100 familles
de produits a été signé vers midi et sera applicable “30 jours
après l'ouverture des magasins”. Reste la question des salaires, toujours pas tranchée. Le collectif demande 250 euros. Le président du collectif, Michel Monrose, espère un accord au plus vite.
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