"Ça me régale de faire ça" : des jeunes participent aux premiers "chantiers argent de poche" de Port-Vendres, dans les Pyrénées-Orientales

Des bâches en plastique recouvrent le sol du hall de la mairie de Port-Vendres, dans les Pyrénées-Orientales. Isaac, 17 ans, à genoux et pinceaux à la main, est en train de repeindre la cabine d'accueil. "Il faut s'appliquer pour que tout soit blanc, pour qu'il n'y ait pas de trou. Ça me régale de faire ça, sinon je n'aurais rien fait de mon été à part partir en vacances", décrit ce futur étudiant à la Sorbonne. Il participe aux "chantiers argent de poche" organisés par la ville cet été, elle fait travailler des jeunes de 16 et 17 ans.

>> C'est mon budget vacances. Un séjour presque gratuit en échange de quelques heures sur un chantier

Les missions sont différentes : ramasser des mégots, faire de l'animation ou encore, repeindre des bâtiments publics. La mairie de Port-Vendres expérimente ce dispositif pour la première fois et tout le monde s'y retrouve.

Quatre matinées payées au Smic

"C'est aussi un avant-goût du monde du travail. J'ai juste fait un stage en troisième et on n'est pas rémunérés. Là, je peux faire pas mal de travaux, on m'explique comment faire, et après on me laisse faire, ils me font confiance", explique Isaac. Il travaille quatorze heures sur la semaine, réparties en quatre matinées, payées au Smic, pour un total donc de 150 euros.

"Si on m'avait proposé de faire plus d'heures, j'aurais dit oui. J'aime ce que je fais ici donc ça ne me dérange pas de me lever et de venir faire ça."

Isaac

à franceinfo

Le problème, c'est qu'il y a eu trop de candidatures. Une quinzaine de jeunes habitants de 16 à 17 ans ont postulé donc le maire de Port-Vendres, Grégory Marty, a dû faire un choix : "On est obligés de ne donner qu'une semaine à chacun pour que tout le monde puisse avoir sa semaine."

L'élu s'est inspiré d'autres communes pour cette opération et pour lui, ces chantiers sont très importants. "C'est vraiment une démarche pédagogique à double titre. D'abord, intégrer ces jeunes et leur offrir une première expérience professionnelle et, aussi, leur donner cette notion de bien vivre ensemble et de civisme", estime-t-il.

"Quand on œuvre pour la collectivité, on comprend un peu mieux qu'il faut respecter le lieu où on vit !"

Grégory Marty, le maire de Port-Vendres

à franceinfo

La mairie propose à ces jeunes des chantiers de ramassage de mégots, de sensibilisation auprès des touristes et habitants, de peinture et remise en état des bâtiments. Grégory Marty assure ne pas embaucher à moindres frais : "Tous les autres saisonniers adultes que nous embauchons sont aussi au Smic. Au contraire, c'est un investissement pour la mairie puisqu'ils sont toujours encadrés par un titulaire majeur."

Les agents municipaux justement sont, eux aussi, ravis. "L'été, on a une hausse d'activité donc on est un peu sur tous les fronts et honnêtement, ça nous soulage bien", indique Jordan, l'un d'entre eux. Le succès est tel que la mairie compte renouveler l'opération en 2024, et même, augmenter le budget.