Bouquinistes : un métier en danger
“Mon métier est menacé car les gens ne lisent plus”. Bouquiniste depuis 20 ans, Stephane Kronis est un puriste du métier : il expertises des stocks de livres anciens, fait son tri et tente ensuite de les revendre. Problème : les passants sont de moins en moins friands de vieux livres. Un bouquiniste qui a voulu rester anonyme affirme qu'il ne vend que quatre livres par semaine, à 10 euros pièce, la recette hebdomadaire est bien maigre.
Du coup, certains bouquinistes tentent de diversifier leur offre. Au milieu des gravures antiques, des vieux magazines et des livres rares, les badeaux trouvent désormais des porte-clés Souvenirs de Paris ou des Tour Eiffel miniatures. Une situation que la mairie de Paris ne peut plus tolérer.
La mairie de Paris hausse le ton
L'adjointe au maire de Paris, Lyne Cohen-Solal estime que ces nouvelles pratiques défigurent les quais de la capitale : “C'est trop facile de vendre des Tours Eiffel made in China. S'ils veulent vendre des souvenirs, ils ont tout à fait le droit de louer une boutique. Mais s'ils veulent être bouquinistes, ils doivent respecter le règlement.”
Le règlement est très strict : un stand est composé de quatre boîtes. Seule l'une d'elles peut être utilisée pour vendre des objets divers. Mais pour les bouquinistes, la vente de babioles touristiques est un moyen de survivre alors que le papier se vend de moins en moins au profit de la lecture sur Internet.
200 bouquinistes se partagent les quais de Seine, classés au patrimoine mondial de l'Unesco. Mais aujourd'hui c'est un métier centenaire qui risque progressivement de disparaître. Déjà en 1606, lors de l'inauguration du Pont-Neuf, les bouquinistes occupaient les quais de Seine.
Thibault Lefèvre, avec agences
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