Attentat déjoué : le révéler, une "manière de contribuer à un climat anxiogène"
Un homme accusé d'avoir un projet "imminent" d'attentat contre une ou deux églises a été arrêté dimanche à Paris. La police a découvert dans son véhicule et à son domicile un arsenal composé notamment de plusieurs armes de guerre. Le suspect est aussi soupçonné d'être lié au meurtre d'Aurélie Châtelain, une jeune femme de 32 ans originaire de Caudry près de Valenciennes, retrouvée dans sa voiture, tuée par balle dimanche matin à Villejuif en banlieue parisienne.
Suite à ces révélations Manuels Valls, à l’issue du Conseil des ministres, a déclaré que la France connaissait un risque attentat "sans précédent ". Il a ajouté qu’après les attentats de Paris en janvier, c'est une nouvelle preuve que la France est la cible des terroristes. Une réaction qu’Eric Denécé, directeur du Centre Français de Recherche sur le Renseignement (CF2R), juge normale, tout en expliquant que l’on en fait trop. "La réaction du gouvernement ces derniers jours est légitime parce qu’il faut promouvoir, soutenir, cette loi sur le renseignement. Malheureusement, la variation de la menace est très marginale et il y a une exploitation politique qui est indéniable ces dernières heures. "
Ne pas tout dire
La surveillance des terroristes et les attentats déjoués ne sont pas nouveaux. Depuis 15 ans, les services du renseignement, notamment, ont réalisé de nombreuses arrestations et empêché "plus de 75 attentats dont nous n’avons pas toujours connu la réalité. " Cette façon de révéler qu’un attentat a été empêché, "c’est une manière de contribuer à un climat anxiogène ", explique Eric Denécé.
"La question que l’on doit se poser c’est : 'Doit-on communiquer à chaque fois que l’on arrête un terroriste ?' Cela fait de la publicité à ces salopards, il faut le dire fort et clair, " insiste Eric Denécé.
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