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Arrangements fiscaux : Bigard accuse Charasse qui dément

Jean-Marie Bigard a affirmé jeudi sur France Info que Michel Charasse, ministre du Budget sous François Mitterrand, annulait des procédures fiscales d'artistes contre une participation à une réunion du PS. Une affirmation démentie par Michel Charasse que nous avons pu joindre. Il a dit "tomber de l'armoire" et déclaré que "ce type de pratique n'a jamais existé". Il a toutefois reconnu qu'il "arrangeait l'affaire" pour "des personnalités souvent négligentes".
Article rédigé par Yannick Falt
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
  (Reuters)

"Charasse était plutôt assez sympa avec les artistes. Il disait, si vous avez un problème d'impôt : 'Vous pouvez jouer au truc socialiste?' Et puis il prenait la feuille et la déchirait. C'est très connu, cela n'existe plus maintenant ", ce sont les accusations choc lancées jeudi matin par l'humoriste Jean-Marie Bigard sur France Info dans Tout et son contraire . Michel Charasse a été ministre du Budget de François Mitterrand entre 1988 et 1992.

 "C'est totalement faux, ce type de pratique n'a jamais existé "

Joint par France Info, Michel Charasse a démenti cette affirmation de Jean-Marie Bigard. Il n'a pas souhaité d'interview enregistrée, lui qui est soumis à un devoir de réserve comme membre du Conseil constitutionnel, mais il a été formel : "C'est totalement faux, ce type de pratique n'a jamais existé ". Il nous a dit "tomber de l'armoire ".

Il a toutefois reconnu un "traitement de faveur " pour les personnalités, artistes, mais aussi sportifs ou syndicalistes. Des personnalités souvent négligeantes avec leur déclarations de revenus. "J'avais donc demandé à mes services de ne rien faire sans m'en parler ", explique-t-il, je convoquais alors directement l'intéressé pour trouver un arrangement : un délai de paiement supplémentaire, une remise de pénalité, bref j'arrangeais l'affaire".  

"Je n'ai jamais reçu d'instruction de François Mitterrand ou de Jack Lang, alors ministre de la Culture. C'est moi qui ai mis en place ce système, je ne voulais surtout pas de scandale public ", se justifie Michel Charasse, citant en exemple ses démêlés avec Alain Barrière, le chanteur qui avait accusé le fisc de se comporter comme la Gestapo.

Il y a quelques mois, Charles Aznavour avait raconté sur France Info les arrangements entre des politiques et lui pour éventuellement arrondir ses problèmes fiscaux, mais sans donner de noms.

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