Allocations familiales : réforme confirmée
Le journal Le Monde, daté de demain, révèle qu'un décret modifie, à compter du 1er mai, les règles de calculs de ces prestations sociales versées aux parents, pour chaque enfant, jusqu'à leur majorité. Une information confirmée ce soir par le Premier ministre François Fillon.
_ Subtil, le décret tient en quelques lignes et précise que "l'âge à partir duquel les enfants ouvrent droit à la majoration des allocations familiales est fixé à 14 ans".
Jusqu'alors, ces allocations augmentaient avec l'âge d'un enfant. Lorsque celui-ci souffle sa onzième bougie, la famille bénéficie d'une majoration de 34 euros. Celle-ci passe à 60 euros après quatorze ans.
_ Avec le nouveau système, la majoration n'interviendra donc qu'une seule fois, après 14 ans, pour un montant de 60 euros. Selon le calcul réalisé par le quotidien, entre le onzième et le dix-huitième anniversaire d'un enfant, les familles perdront la somme de 600 euros par enfant. De 3.475 euros, les prestations totales sur cette période passeront bientôt à 2.890 euros.
138 millions d'économies
Le dispositif touche en France 4,5 millions de familles de deux enfants et plus. La Caisse nationale des allocations familiales (CNAF) devrait ainsi réaliser des économies estimées à 138 millions d'euros par an. Mais le conseil d'administration de la Caisse a tenu à afficher sa "vive insatisfaction", rendant le 5 février un avis défavorable à cette mesure.
L'annonce du Premier ministre intervient alors que le porte-parole du gouvernement Luc Chatel avait affirmé à l'issue du conseil des ministres que rien n'était "prévu pour l'instant" sur le sujet. Après le communiqué de Matignon, la secrétaire d'Etat à la Famille Nadine Morano a assuré sur France-2 : "Ce n'est pas du tout un couac gouvernemental. Nous sommes complètement sur la même ligne avec Luc Chatel".
Reste que pour les familles, la perte pourrait aller jusqu'à 600 euros par enfant. Les syndicats CGT et CFE-CGC ont regretté cette baisse annoncée des allocations. Quant à l'Union nationale des associations familiales (UNAF), elle estime qu'il n'est "pas bon, par les temps qui courent, d'imposer une nouvelle perte de pouvoir d'achat aux familles".
Matteu Maestracci
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