Alliot-Marie lance son plan "anti arnaques"
La ministre de l'Intérieur a remarqué que si des "progrès" avaient été enregistrés dans la lutte contre la délinquance générale, les infractions économiques et financières diverses avaient augmenté de "8,70% entre novembre 2007 et décembre 2008" . Une augmentation selon elle "essentiellement imputable aux escroqueries et aux abus de confiance" qui ont ainsi progressé de 20% sur cette période. La lutte contre ce phénomène "passe d'abord par l'information", a souligné la ministre, au regard d'opérations "faites par des réseaux qui montent une arnaque et cherchent à toucher le plus grand nombre possible avec internet (comme) outil privilégié".
Premier moyen de lutte : un support papier. "Nous allons lancer une plaquette, à 3 millions d'exemplaires, disponible dans tous les services de l'Etat ouverts au public et téléchargeable par internet, pour fournir conseils et appels à la vigilance", a annoncé la ministre. En effet, pour elle, "il est indispensable de réagir à ce qui touche essentiellement la partie la plus fragile, la plus naïve ou la plus généreuse de la population". Cette plaquette relate différents cas concrets de personnes par exemple abusées par de fausses loteries ou de fausses transactions liées à de prétendus héritages.
Parallèlement, une plate-forme téléphonique (0-811-02-02-17) permettra "au public de joindre directement policiers et gendarmes qui répondront ou conseilleront les personnes qui craindraient d'être victimes d'une tentative d'escroquerie", a-t-elle poursuivi.
Enfin, elle a annoncé la création d'un portail internet, "hébergé par la police judiciaire, de signalement d'escroquerie, de tentative, mais aussi tout site ou mail où une personne pense avoir détecté une escroquerie".
Selon le ministère de l'Intérieur, le taux d'élucidation des escroqueries et des abus de confiance serait de 35% contre 50% à la catégorie plus générale des infractions économiques et financières. Un groupe de six enquêteurs spécialisés est donc mis en place au sein de l'Office central de lutte contre la criminalité liée aux technologies de l'information et de la communication (OCLCTIC). Ces policiers et ces gendarmes devront notamment regrouper et recouper les différentes plaintes et identifier éventuellement les réseaux d'escrocs.
Au-delà, Mme Alliot-Marie a rappelé que le Conseil européen avait "acté" sa proposition d'une "plate-forme européenne des infractions relevées sur internet, dont les escroqueries, financée par la Commission". Elle devrait être opérationnelle "rattachée à Europol, dans le courant de 2009", a avancé la ministre. Des "accords sont envisagés" avec la Russie et les Etats-Unis pour étendre ce système au-delà de l'UE, a-t-elle dit.
Caroline Caldier avec agences
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