"Salut le facho !" : le SMS de menaces de Rachida Dati à Brice Hortefeux
Mediapart a révélé jeudi 3 novembre le contenu d'un SMS de Rachida Dati envoyé à Brice Hortefeux en 2013, menaçant de révéler des transactions d'argent liquide.
"Salut le facho !" L'amabilité est signée Rachida Dati, dans un SMS adressé à Brice Hortefeux le 9 septembre 2013. Un message, révélé jeudi 3 novembre par Mediapart, qui confirme les relations exécrables qui prévalaient entre les deux anciens ministres de Nicolas Sarkozy.
Dans ce SMS, l'ex-garde des Sceaux menace aussi explicitement son ancien collègue du gouvernement de "dénoncer l'argent liquide (qu'il a) perçu pour organiser des rdv auprès de 'Sarko'". Sans que l'on sache exactement à quoi elle fait référence.
Ces révélations se retrouveront directement dans le dossier d'instruction de l'affaire libyenne. A cette époque, les juges du pôle financier Serge Tournaire et Aude Buresi ont placé Brice Hortefeux sur écoute et cherchent à savoir si la campagne présidentielle de Nicolas Sarkozy en 2007 a bénéficié d'un financement illicite venant de Mouammar Kadhafi.
Argent liquide et emploi illégal
Au moment d'envoyer ce SMS cinglant, Rachida Dati, devenue députée européenne, ignorait cette mise sur écoute et évoque explicitement plusieurs "affaires" qui concernerait Brice Hortefeux. La raison : l'ancien ministre de l'Immigration aurait voulu faire cesser les "privilèges" dont elle bénéficiait auprès de la Police de l’air et des frontières.
Parmi ces révélations, Rachida Dati évoque des relations "tout aussi liquides" de Brice Hortefeux avec Ziad Takieddine, mis en examen dans l'affaire Karachi. Elle menace aussi de révéler "l’emploi illégal" de sa "compagne actuelle au Parlement européen".
"Je ne te lâcherai pas espèce de voyou !"
Rachida Dati conclut son SMS par un sympathique "Je ne te lâcherai pas espèce de voyou !" Peu de temps après, elle recevra un coup de fil du directeur de cabinet de Nicolas Sarkozy, Michel Gaudin, lui préconisant de "faire gaffe" avec "des messages pareils".
Contactée par Médiapart, les deux ex-ministres ont tous les deux choisi d'ignorer l'incident.
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