Affaire des quotas : Laurent Blanc doit-il rester ?
L'affaire des "quotas" n'en finit plus de livrer ses secrets. Mediapart publie un nouvel élément. Il s'agit d'un graphique qui, selon le site internet, aurait été diffusé en interne par le directeur technique national François Blaquart. Sur le graphique, les joueurs sont représentés avec des codes couleurs, les uns en bleu, les autres en jaune, le jaune correspondant aux "bi-nationaux".
Selon Mediapart, le DTN, actuellement suspendu à titre
provisoire, aurait brandi ce graphique ces dernières semaines en interne, en répétant à l'envi que "les binationaux représentent 40 à 50% des sélections nationales de jeunes !".
Ce document tend à montrer que cette affaire de quotas ne se limite pas seulement à des discussions autour d'une table, lors d'une réunion, entre cadres et dirigeants de la FFF.
A la fédération, on attend à présent les conclusions des commissions d'enquêtes. Le sélectionneur Laurent Blanc doit quant à lui être auditionné dans les prochaines heures.
Le cas de l'ancien international et surtout ses propos divisent les anciens de "France 98". Des propos prononcés lors de la fameuse réunion du 8 novembre 2010 sur les quotas et rapportés par Mediapart il y a dix jours.
Selon le verbatim du site d'information, le sélectionneur a déclaré : "On a l'impression qu'on forme vraiment le même prototype de joueurs : grands, costauds, puissants. Grands, costauds, puissants. Grands, costauds, puissants. Grands, costauds, puissants. Qu'est-ce qu'il y a actuellement comme grands, costauds, puissants ? Les blacks". Blanc ajoutait "Les Espagnols, ils m'ont dit : Nous, on n'a pas de problème. Nous, des blacks, on n'en a pas".
Depuis, Laurent Blanc a fait amende honorable. "Si j'ai heurté certaines sensibilités, je m'en excuse", a dit le sélectionneur dans un communiqué. Un peu court, estime Lilian Thuram pour qui ces excuses ne sont "pas la hauteur", tandis que Patrick Vieira reste braqué sur des propos qu'il juge " scandaleux ".
_ Laurent Blanc peut en revanche compter sur le soutien d'anciens équipiers, comme Lizarazu et Dugarry, ainsi que sur celui d'Aimé Jacquet. Invité sur Canal + sport hier soir, l'ancien sélectionneur de l'équipe de France a pris sa défense, estimant que Laurent Blanc s'était fait "piéger", et s'est étonné que l'on puisse parler de racisme dans le football français.
La FFF se donne entre lundi et mercredi prochains pour présenter ses
conclusions.
Cécile Mimaut, avec agences
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.