Accessibilité téléphonique : les associations de sourds et de malentendants ne voient toujours rien venir
Une dizaine d'associations ont adressé un courrier à François Hollande, le 15 février. En cause : le retard pris dans l'application d'un article de loi qui doit permettre de retranscrire les appels téléphoniques en version texte ou en langage des signes.
Elles ont interpellé le président de la République. Une dizaine d'associations représentant les personnes sourdes, malentendantes, "sourdaveugles" et aphasiques ont exprimé leur inquiétude quant au retard pris dans l'application de l'article 105 de la loi sur la République numérique, qui vise à améliorer leur accessibilité téléphonique.
Ces associations ont adressé au président de la République le 15 février, dont l'AFP a obtenu copie vendredi 17 février. Elles s'inquiètent de voir l'article vidé de sa substance pour ne devenir qu'"une béquille numérique" pour les personnes concernées.
Des pressions des opérateurs téléphoniques ?
L'article prévoit la mise en place d'une plateforme de relais téléphonique. Elle doit permettre aux personnes concernées de disposer d'une traduction en simultanée en langage des signes ou grâce à un transcripteur texte de leurs appels téléphoniques. Elles seront mises en place par les opérateurs qui assumeront une partie du coût.
Mais le décret d'application n'a toujours pas été publié au Journal officiel et les associations craignent que les opérateurs téléphoniques fassent pression pour les retarder autant que possible.
Le retard pris nous laisse penser que les opérateurs poursuivent leur entreprise de destruction de ce que nous avons acquis.
Anne Madec, membre de la commission relais téléphoniques de la Fédération nationale des sourds de France
Une publication avant la fin du quinquennat ?
"Nous craignons qu'ils relancent le lobbying qui a été le leur lors des travaux parlementaires, et cherchent à faire reculer le gouvernement", s'est également inquiétée Anne Madec.
Le secrétariat d'Etat au Numérique et à l'Innovation assure que "le décret est dans sa version finale, après consultation publique menée par l'Arcep [Autorité de régulation des télécoms], nous serons en mesure de le publier avant la fin du quinquennat".
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.