A Seysses, la prison neuve manque de gardiens
Pour un peu, elle sentirait presque encore la peinture neuve. La prison de Seysses, près de Toulouse, a été inaugurée en 2003. Elle a remplacé la vieille prison Saint-Michel, vétuste et surpeuplée.
Côté vétusté, pas de doute, le progrès est patent : locaux neufs et adaptés, caméras de surveillances pensées dès la construction, espaces bien répartis, cellules saines etc.
Côté surpopulation par contre, Seysses ne représente pas vraiment une amélioration. La prison a été construite pour 594 détenus. Elle en compte aujourd'hui 800. Près de 10% d'entre eux dorment sur des matelas à-même le sol, racontent les gardiens.
Agressions
Comme dans beaucoup de prisons françaises, qui souffrent toutes de surpopulation carcérale, l'ambiance dans l'établissement est donc électrique. Et les surveillants estiment en faire les frais, trop souvent victimes d'agressions. La dernière, en date du 5 juillet, a été celle de trop. Deux gardiens ont été pris à partie, et l'un d'eux a été blessé à l'œil.
_ Depuis, une intersyndicale Ufap-FO-CGT-SPS s'est constitué pour demander plus d'effectifs : “le problème est notamment aigu la nuit en cas d'extraction d'un détenu nécessitant des soins, ce qui dégarnit des effectifs déjà notoirement insuffisants”.
Les gardiens ont donc déjà manifesté par deux fois. Hier, une soixantaine d'entre eux ont brièvement enflammé des pneus et des palettes devant les portes de la maison d'arrêt. Aujourd'hui comparaît l'agresseur de leurs collègues. Une occasion, espèrent-ils, de se faire entendre de l'administration pénitentiaire et de faire baisser d'un cran la tension dans un établissement censé, à la base, rendre la vie moins difficile aux détenus comme aux surveillants.
Grégoire Lecalot, avec agences
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.