A Grasse, un pâtissier accusé de vendre des gâteaux "racistes"
Pensait-il à mal, ce pâtissier des "Délices de Grasse", en créant "Dieu" et "Déesse", ces deux gâteaux qui défraient la chronique ? Yannick Tavolaro s'en défend, et défend surtout son droit à la liberté. Le chocolat noir est celui qui tient le mieux, dit-il, s'il avait été rose aurait-on fait autant de bruit autour de cette affaire ?
Toujours est-il que, alerté "par une cliente indignée ", le Cran, le Conseil représentatif des associations noires, s'est saisi du dossier dénonçant "des caricatures négrières, obscènes et injurieuses" . Et le communiqué du Cran enfonce le clou : "ces friandises s'inspirent des fantasmes coloniaux concernant les Noirs (regards ahuris, bouches surdimensionnées, nudité obligée, organes sexuels protubérants). Pire encore, compte tenu de leur nom (« dieux » et « déesses »), ces pâtisseries tournent en ridicule les religions africaines en présentant ces divinités sous un jour grotesque". "C'est un peu la vision de Tintin au Congo, l'obscénité en plus" , estime le président du Cran, Louis-Georges Tin. "Je n'ose imaginer ce qu'on dirait (à juste titre) si un pâtissier africain avait songé à représenter de manière analogue Jésus Christ et la Vierge Marie" ,
En conséquence, le Cran exige le retrait immédiat de ces pâtisseries, demande au maire de prendre position... et se réserve le droit de porter plainte pour "incitation à la haine raciale". Une pétition a même été mise en ligne sur change.org - elle a recueilli un peu plus de 750 signatures. En réaction, une page de soutien au pâtissier s'est montée sur Facebook - elle est à un peu moins de 1.800 soutiens.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.