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16.000 personnes évacuées pour cause de déminage à Brest

Environ 16.000 habitants du plateau des Capucins, à Brest, ont été évacués tôt ce matin et jusqu'à 22 h en raison d'une opération de déminage. Il s'agit de neutraliser partiellement 83 obus et 15 objets non-identifiés, au cœur d'une des villes les plus bombardées de France.
Article rédigé par franceinfo
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Le siège a commencé le 7 août 1944. La garnison allemande ne s'est rendue que le 19 septembre. Durant plus d'un mois, 30.000 bombes, dont 10% n'ont pas explosé, et 100.000 obus ont été déversés sur la ville et le port militaire, devenu citadelle de la Marine allemande. La moitié des immeubles de Brest ont été détruits. Le poète Jacques Prévert en a tiré l'un de ses plus beaux textes, Rappelle-toi, Barbara.

10% DES HABITANTS DE BREST EVACUES

Dès lors, depuis 65 ans, les opérations de déminage font quasiment partie du quotidien des Brestois. Mais celle qui se déroule aujourd'hui revêt une ampleur exceptionnelle. Environ 16.000 habitants ont dû évacuer leurs foyers dés 7h sur le plateau des Capucins .

(cliquer ici pour une visite virtuelle de la zone), zone dans laquelle vit 10% de la population de la ville.

Il s'agit d'une “dépollution pyrotechnique” des anciens ateliers de l'Arsenal, à quelques pas du centre-ville. Le ministère de la Défense les a cédé à la municipalité qui, en tant que nouveau propriétaire, doit assainir le terrain. Trois démineurs vont fouiller le site, sur lequel ils s'attendent à trouver 83 obus et une quinzaine d'objets métalliques non-identifiés, qui pourraient être des bombes. Ils mettront huit à dix heures à livrer leur diagnostic et éventuellement, neutraliser les charges. Ils ne doivent cette fois intervenir que sur les bombes.

Le périmètre mesure 800 mètres de diamètre et 400 gendarmes, policiers et pompiers veilleront à l'évacuation. Ainsi, les clients d'un hôtel devront-ils quitter leurs chambres à 6 h 30. Quelques mètres plus loin, ce sont les pensionnaires d'une maison de retraite, âgés de 70 à 99 ans qui devront quitter l'établissement. Curieux rappel d'un passé encore vif pour certains d'entre eux, qui se souviennent encore des journées où sont tombées ces bombes.
_ Dans ce même quartier, un fleuriste qui estime qu'il subira un manque-à-gagner de 300 euros a tenté de faire capoter l'opération en faisant circuler une pétition. En vain.

Seuls une vingtaine de patients intransportables de l'hôpital des armées Clermont-Tonnerre pourront rester sur place avec du personnel soignant.

En mars dernier, la découverte d'une bombe américaine de 250 kg dans le port de commerce avait provoqué l'évacuation de 3.000 personnes. La prochaine opération de déminage est déjà connue. Elle aura lieu le week-end du 15 août, toujours sur le site des anciens ateliers de l'Arsenal. Cette fois, il s'agira de neutraliser les 83 obus. Mais le périmètre sera plus petit, seulement 200 mètres de diamètre.

Grégoire Lecalot, avec agences

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