Société : parents espions ?
Désormais elle se récolte même sur les plages. Le dossier de cette édition est à regarder en famille. Quels rapports avec nos enfants ? Quelles règles d'éducation ? La technologie est en train de changer la donne. Pourquoi? Parce que désormais, les bracelets électroniques ou les portables, permettent de les surveiller à distance, de suivre leurs déplacements, de les localiser en permanence. Faut-il céder à la tentation ? Oui, diront les anxieux, mais c'est renoncer au rapport de confiance.
Quand Angélina 11 ans, sort de chez elle, elle n'oublie jamais ce boîtier, une balise GPS qu'elle glisse dans sa poche. Sa mère peut suivre minute par minute tous ses déplacements sur son ordinateur.
La main symbolise la balise, mes enfants et je les vois avancer dans la rue.
Il y a encore quelques années, un simple SMS à la sortie de l'école suffisait à rassurer les parents. Aujourd'hui, certains n'hésitent pas à aller plus loin. Ils veulent connaître en temps réel les moindres faits et gestes de leurs enfants. Surveillance tatillonne, manque de confiance ou au contraire, volonté de protection et de soutien. Laetitia, mère de trois enfants, ne le cache pas, sa peur est la fugue ou une mauvaise rencontre.
L'angoisse est toujours de savoir, et si mes enfants n'étaient pas entrés dans l'école. Et jusqu'au soir, je n'avais aucun moyen de savoir qu'ils étaient bien entrés dans l'établissement. Avec ça, dans le train, je consulte l'application et je vois qu'ils sont bien à l'école.
Un contrôle de chaque instant qui ne plaît pas toujours a sa fille.
Si tu veux aller à un endroit où elle ne veut pas, tu ne peux pas le faire.
Pour certains parents, cette surveillance est excessive.
Si l'enfant a un téléphone, c'est déjà un bon moyen de savoir où elle est, pas la peine de plus la fliquer.
Je ne suis pas pour ces applications, ça coupe la discussion entre parents et enfants.
L'enfant doit se sentir en permanence surveillé. Laliberté, c'est fondamental. C'est jeune qu'on commence a s'émanciper.
Cette émancipation, Bertrand a bien voulu l'accorder à son fils de 12 ans mais avec des limites. Il lui a offert un téléphone portable mais a installé une application pour le surveiller.
Le téléphone a tout de suite impliqué l'achat d'une application de cette nature. Le pacte, c'était de pouvoir savoir ce qu'il faisait avec.
Ça te plaît ce pacte.
Au moins, j'ai un téléphone et je peux communiquer avec mes copains.
Un père qui décide de tout: nombre d'applications autorisées, quantité de SMS et même durée des appels.
Il peut se servir de son téléphone.
Un contrôle parental très strict que Thibaud 12 ans, avoue avoir déjà songé à contourner.
J'avais trouvé le moyen d'effacer l'application mais j'ai pas osé. En plus ça sert à rien.
Son père lui assume. Enfin presque.
Si ça avait existé quand vous aviez 12 ans, comment auriez-vous réagi.
C'est une bonne question. J'aurais fait confiance a mes parents quand même.
Des parents inquiets, ce psychologue en voit de plus en plus. Pour lui, les nouvelles technologies n'augmentent pas la sécurité des adolescents mais accroissent l'angoisse des parents.
Ces applications ont un effet pervers car elles vont nourrir l'anxiété et la paranoïa de certains parents.
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