Société : la vie dans les zones périurbaines
Et à deux semaines des municipales, on va maintenant écouter ces Français qui ne vivent ni en zone rurale ni réellement dans une grande ville. On parle de "secteur périurbain". 15 millions de personnes y sont installées. Un choix que la population veut préserver.
Pour Laurent Camus, c'est le début d'une longue marche, il rentre chez lui les yeux rivés sur les horaires du train. Ce peintre carrossier de 36 ans quitte son atelier parisien pour l'école des enfants, à 1h30 de transport. Métro, RER, train deux fois par jour avec la menace permanente des retards ou des suppressions, le prix à payer pour habiter loin du tumulte de la ville.
Je ne pourrais plus vivre dans une zone comme ça, on a l'impression que tout est gris.
Mais la vétusté du matériel laisse parfois un goût amer.
Ce n'est pas un train neuf comme on peut en voir sur d'autres lignes.
Une fois arrivé à la gare, il lui reste encore un quart d'heure de voiture pour rejoindre l'école de Oissery, en Seine-et-Marne.
Le village appartient a ce qu'on appelle la couronne périurbaine de l'Ile de France. En 40 ans, les pavillons ont poussé autour de l'église: 437 habitants en 1975, 2.166 aujourd'hui. Selon la dernière enquête de l'Insee, 15 millions de Français vivent dans ces zones périurbaines, là où accéder à la propriété coûte un peu moins cher. En Seine-et-Marne, c'est 15.000 habitants supplémentaires chaque année et le rythme des constructions n'est pas près de ralentir. Le maire de Oissery a vécu l'explosion démographique aux premières loges. Il va briguer en mars un 4e mandat. Il autorise aujourd'hui de nouvelles constructions mais avec modération, juste pour apporter de nouveaux services.
Pour que des commerces puissent venir, il faut que ce soit un groupe de commerces. Un commerçant ne viendra pas tout seul car ça ne fonctionnera pas, un médecin ne viendra pas tout seul s'il n'y a pas de pharmacie. Et pour avoir une pharmacie, il faut 2.500 habitants. Donc le fait de rajouter 300 habitants nous permettra d'avoir tous ces services.
Grandir mais pas trop. A Oissery, la plupart des habitants sont ouvriers ou employés. Les Camus ont acheté 130 m2 pour 280.000 euros, et ils n'ont pas envie d'être rattrapés par l'urbanisation.
Des constructions vont être faites, on le sait, des commerces aussi, maintenant, si c'est pour avok avoir comme le niveau de la ville, on partira.
Ici, les enfants du village ont un gymnase, des associations sportives, et des parents inquiets. La plupart ont quitté la Seine-Saint-Denis et craignent de voir la banlieue se rapprocher, ce qui explique en partie les progrès du FN dans la région.
C'est pour dire qu'on n'a pas envie de subir ce qu'on peut voir actuellement dans les banlieues. On a démoli dans les banlieues et on nous renvoie tout ça.
Pour les Camus et la plupart des habitants de la couronne périurbaine, l'éloignement des centrés-villes est un gagé dé sérénité.
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