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Société : des grands-parents privés de leurs petits-enfants

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Article rédigé par franceinfo
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Quand les grands-parents ne peuvent plus voir leurs petits-enfants. Les cas sont fréquents, et pas seulement après des divorces. Pourtant, le Code civil prévoit un droit de visite, un droit au lien. Les familles ont donc recours à la justice.

Chaque jour, la même épreuve pour cette grand-mère.

Je vous montre la maison de mes enfants où vivent mes petits-enfants. C'est horrible de passer sans s'arrêter, de ne pas pouvoir leur dire bonjour.

Ses deux petits-enfants, Marie-Claire Rougeon ne les voit plus depuis 6 ans. Ils habitent dans le même village qu'elle.

Je ne peux pas leur téléphoner, ni leur écrire, je ne peux pas communiquer : c'est coupe. Je ne sais pas pourquoi.

Qui vous empêche de le faire.

Des parents avec qui elle n'a plus aucun contact. Son fils unique avec qui elle s'entendait bien a coupé les liens.

Après le mariage, les liens avec ma belle-fille se distendaient. Elle a voulu m'ecarter, elle a peur que ses enfants ne m'aiment plus.

Elle a tenté de renouer le dialogue grâce à un médiateur : un échec. Elle a donc attaqué son propre fils en justice. Elle obtient un droit de visite, un dimanche par mois. La décision n'a jamais été respectée Selon le Code civil, l'enfant a le droit d'entretenir des relations personnelles avec ses ascendants. Seul l'intérêt de l'enfant peut faire obstacle à ce droit. qu'il y a 10 ans. Mais la loi est rarement appliquée et les avocats sont impuissants.

Cela reste parfois des décisions de principe malheureusement, jamais appliquées car cela dépend de la volonté des parents.

Le plus souvent, la justice refuse d'exercer des pressions sur les parents, pour ne pas traumatiser les enfants. Cette grand-mère a fait une grève de la faim pendant un mois.

Je voudrais qu'on regarde la souffrance de ces 2 garçonnets. C'est ce que je veux qu'on voie.

Une grève sans résultats. Deux ans après, Jany Rondeau et son mari se battent encore. Ils ne voient leurs petits-enfants que de façon exceptionnelle. Les enfants sont placés en famille d'accueil car le compagnon de leur mère les maltraitait. Ils se disent malheureux. Cette lettre aurait été écrite par son petit-fils.

Je veux rester chez mes grands-parents. Le juge ne veut pas m'écouter. Je ne veux pas rester chez Martine. Mamie me manque. Je veux prendre mes affaires et les ranger chez mes grands-parents. C'est la lettre du petit de 8 ans.

Le juge invoque l'équilibre des enfants pour justifier sa décision. Il leur accorde une visite mensuelle de 3 heures, pour tenter de rattraper le temps perdu et renouveler des liens.

Ici, on s'amuse, on écrit, on peut aller sur l'ordinateur. 3 heures, c'est très court mais on essaie de le faire.

Jany a créé une association pour aider les grands-parents. Il y a déjà une soixantaine d'adhérents, meurtris par cette coupure des liens.

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