Cet article date de plus de treize ans.

Une découverte de fossiles repousse les origines de la vie

Quand la vie est-elle apparue sur terre ? La question n'est pas tranchée, mais les scientifiques pensaient approcher de la date clé. Pourtant, la découverte de fossiles au Gabon vient de repousser le compteur. Découverte majeure, à la Une de la revue Nature ce matin. Les organismes découverts seraient vieux de 2,1 milliards d'année...
Article rédigé par franceinfo
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
  (Radio France © France Info)

Revenons à l'état des connaissances actuelles. On estimait jusqu'à aujourd'hui que les premières formes de vie apparues sur Terre dataient d'il y a 3,5 milliards d'années. Des organismes à une seule cellule, comme les bactéries. L'origine de la vie complexe multicellulaire était estimée elle à 600 millions d'années d'ici.
_ Mais la découverte de ces fossiles gabonais "repousse le curseur de 1,5 milliard d'années", déclare le principal auteur de l'étude, Abderrazak El Albani, géobiologiste de l'université de Poitiers.

Son équipe a exhumé plus de 250 fossiles de 7 millimètres à 12 cm de longueur, qui bouleversent l'histoire du vivant. Ce sont les plus anciens eucaryotes jamais découverts.
_ Les eucaryotes sont les cellules, avec des chromosomes abrités dans le noyau, qui composent les êtres vivants complexes, des insectes à nous, humains. À la différence des êtres unicellulaires ou bactéries, constitués d'une seule cellule sans noyau, dite procaryote.

Des êtres gélatineux

Qu'y a-t-il derrière ces fossiles ? "L'interprétation des anciens fossiles est une affaire particulièrement difficile", conviennent les paléontologues. Mais selon Abderrazak El Albani, "leurs contours évoquent des organismes qui vivaient en suspension dans l'eau ou tout près du fond océanique", sans coquille, ni squelette. Ils seraient apparus alors que l'atmosphère était irrespirable, toxique, avec une teneur en oxygène correspondant à quelques centièmes seulement des niveaux actuels.

Certains experts cependant sont sceptiques. Selon eux, plusieurs cellules regroupées pourraient appartenir aussi bien "à un blaireau qu'à une colonie de bactéries". Le découvreur français lui est convaincu que ses spécimens ne peuvent être de simples bactéries. Le site de sa découverte pourrait devenir "patrimoine mondial de l'humanité".

Cécile Quéguiner avec agences

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.